Quatrième marché à l’export de la France en 2024, les Etats-Unis ont imposé 20% de taxes douanières à l’Union européenne mercredi 2 avril. De quoi impacter de nombreux secteurs
© Auns85/Adobe Stock – Les exportations de vin et de Cognac pourraient être fortement impactées par les droits de douane annoncés par Donald Trump.
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La guerre commerciale entre les Etats-Unis et l’Union européenne, plus globalement le reste du monde, est lancée. Mercredi 2 avril, Donald Trump a en effet lancé une offensive commerciale mondiale de grande ampleur sans épargner les 47 milliards d’euros d’exportations françaises en 2024 de biens vers les Etats-Unis, qui seront taxés à 20%. Les Etats-Unis étaient en 2023 le quatrième marché à l’export de la France, derrière l’Allemagne, l’Italie et la Belgique, selon les douanes françaises.
La France importe davantage de biens (52,5 milliards d’euros en 2024) qu’elle n’en exporte aux Etats-Unis, et dépend moins des exportations américaines que d’autres pays européens, comme l’Allemagne (3,8% de son PIB contre 1,6% pour la France selon la Banque de France). Mais certains secteurs sont particulièrement exposés à l’exportation vers les Etats-Unis, et risquent de souffrir des 20% de droits de douane annoncés mercredi.
Le secteur de l’aéronautique
Un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis sont liés à l’aéronautique. La France a exporté pour 9 milliards d’euros de biens de la catégorie «aéronefs et engins spatiaux» aux Etats-Unis en 2024. Le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), porte-voix de la filière, a indiqué à l’AFP rester «prudent», après les annonces des droits de douane, et dit attendre de prendre connaissance les modalités de leur application, s’agissant de dizaines de milliers de références différentes.
Certaines pièces sont assemblées dans un pays avec des composants issus d’autres régions du monde avant d’être exportées vers les Etats-Unis, ce qui rend l’équation encore plus difficile à appréhender, fait valoir l’organisme. L’avionneur européen Airbus, dont le siège opérationnel est situé à Blagnac, a déclaré jeudi à l’AFP évaluer «les impacts potentiels.» Le géant industriel pourrait être partiellement protégé par son implantation industrielle sur place : il a inauguré en 2015 une usine d’assemblage final à Mobile (Alabama, sud), de laquelle étaient sortis, fin 2024, 500 monocouloirs A320 et A220. Il produit aussi des hélicoptères et du matériel spatial dans le pays.
15 milliards de dollars de pièces achetées par Airbus
Airbus fait valoir qu’il achète chaque année pour plus de 15 milliards de dollars de pièces à ses quelque 2 000 sous-traitants américains, répartis dans 40 Etats, et affirme qu’il soutient ainsi 275 000 emplois aux Etats-Unis. Son empreinte industrielle américaine devrait s’agrandir encore en 2025 avec l’inauguration prévue d’une deuxième ligne d’assemblage final pour l’A320, qui créera «1 000 nouveaux emplois» dans la région du Golfe du Mexique. Dassault Aviation, avionneur français qui vend entre un tiers et la moitié de ses jets privés aux Etats-Unis, avait de son côté indiqué début mars que ses prévisions de résultats pour 2025 dépendaient largement du niveau de droits de douane aux Etats-Unis.
Le luxe et son fleuron LVMH
Entre les parfums, produits pour la toilette, et les produits de maroquinerie, la France a exporté pour 4,5 milliards d’euros de biens liés au luxe aux Etats-Unis en 2024. Tous les biens de luxe français, particulièrement prisés aux Etats-Unis, ne sont pas nécessairement des exportations. Parmi les grands fleurons français, le géant LVMH possèdent des sites de production aux Etats-Unis, où il y réalise un quart de son chiffre d’affaires.
La clientèle du luxe, souvent aisée, est par ailleurs moins sensible au prix, et donc à une éventuelle hausse des droits de douane. «La maison a presque 190 ans, on en a connu des droits de douane…», relativisait aussi mi-février le gérant du groupe de luxe Hermès Axel Dumas.
Le cognac et le vin en première ligne
Réputée mondialement pour ses vins de Bordeaux, de Bourgogne ou de Champagne, la France exporte massivement ses alcools aux Etats-Unis. En 2024, quelque 2,4 milliards d’euros de «vins de raisin» ont traversé l’Atlantique pour les Etats-Unis, ce à quoi il faut ajouter 1,5 milliard d’euros de «boissons alcoolisés distillées», notamment le cognac.
La Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux craint un recul d’environ 800 millions d’euros d’exportations. Donald Trump semble avoir abandonné l’idée d’une taxation à 200% des alcools européens qu’il avait envisagée à la mi-mars. La FEVS juge tout de même que la décision des Etats-Unis d’appliquer un droit de douane général de 20% sur tous les produits importés de l’Union européenne «entraînera des conséquences extrêmement lourdes».
La pharmacie exemptée ?
Les produits pharmaceutiques contribuent également grandement aux exportations françaises vers les Etats-Unis : 3,6 milliards d’euros en 2024. Mais la Maison Blanche a fait savoir dans la soirée que certaines catégories n’étaient pas concernées par les nouveaux de droits de douanes annoncés mercredi, dont les produits pharmaceutiques.
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