Un mini (très mini) quai Branly à Bordeaux, c’est le ressenti qu’offre la série des sept masques qu’expose Sylvie Balestra, chorégraphe et anthropologue, à la Fabrique Pola. Lauréate d’un 1 % artistique du ministère de la Justice, elle a mené une résidence de création avec des adolescents dans un centre éducatif fermé, (structure alternative à l’incarcération pour les mineurs, NDLR).
L’artiste y a rencontré sept jeunes avec un objet reconnu par toutes les cultures : le ballon. « Cette balle de foot était un objet essentiel pour se mettre en mouvement, se rencontrer ailleurs que dans une salle. On l’a ensuite ouverte pour s’en faire des masques, des parures, et aussi pour se protéger du monde ».
Sylvie Balestra a contacté la maroquinerie nontronnaise en Dordogne, autrement dit les ateliers de la maison de luxe Hermès, qui ont mis à sa disposition trois artisans : Laetitia Fronty, coordinatrice du projet, Nathalie Marbouty et Laurent Contreras. « Leurs outils, leur savoir-faire, leurs gestes techniques, étaient nécessaires afin de réaliser les sept masques en cuir et ballons de sport recyclés, observe l’artiste. Et perpétuer la transmission de savoir-faire est un des enjeux de l’entreprise Hermès ». La Fondation d’entreprise soutient d’ailleurs son travail.
Thierry DAVID / SO
Les sept jeunes gens ont pris le temps de découvrir des œuvres ethnographiques issues d’autres cultures, d’autres temps « Certains se sont reconnus dans un masque japonais du VIe siècle », s’exclame Sylvie Balestra. Un catalogue du Musée du quai Branly et une visite virtuelle plus tard, leurs créations ont commencé à se faire plus précises, chargées du passé, ouvertes vers un futur.
La réalisatrice Camille Auburtin a filmé les cinq semaines de résidence avec les jeunes du centre éducatif fermé. Les deux courts-métrages qu’elle en a tirés dialoguent avec les parures exposées : « Puisqu’on ne peut pas voir le visage de ces mineurs, je voulais que leurs créations soient incarnées par des mains au travail et des corps en mouvement, », explique Sylvie Balestra. Tout cela scénographié par la muséographe Isabelle Fourcade.
Thierry DAVID / SO
Dans la salle, sept pièces, un corps d’ensemble. Mais chacun des masques a son interprétation propre. Un univers à chaque couture, chaque encollage. L’œuvre est constituée de l’histoire des jeunes. Un d’eux a donné rendez-vous au maroquinier Laurent Contreras : « On se voit dehors ! » L’artisan le garde en mémoire.
Thierry DAVID / SO
Ethnobrut – Sylvie Balestra, Fabrique Pola (Polarium + Petite Galerie), jusqu’au 20 octobre, de mercredi au dimanche, de 15 heures à 19 heures.
Un solo de danse à suivre
Cette expérience a donné envie à Sylvie Balestra de signer un solo avec sa compagnie Sylex : « Rites de passage ». La chorégraphie est nourrie par une recherche anthropologique autour des danses et jeux de rue et des danses rituelles. Un projet qui sera créé en Dordogne, et sur scène dès le 12 novembre au Glob Théâtre à Bordeaux, puis à Saint-André-de-Cubzac.
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