[Article publié mardi 24 septembre 2024 à 11h47, mis à jour à 20h27] Les annonces de Pékin dans la nuit de lundi à mardi ont eu des rebondissements jusqu’en France. A la clôture de la Bourse de Paris ce mardi, le géant LVMH, plus grosse capitalisation du CAC 40, a bondi de 3,19% à 614,10 euros. Hermès a grimpé de 3,85% à 2.009,00 euros, Kering de 3,18% à 228,95 euros et L’Oréal de 4,21% à 383,30 euros.
Cette tendance positive a démarré en début de journée. À l’ouverture, les groupes de luxe affichaient en effet de très belles performances avec une hausse de 4,20% pour LVMH, de 4,47% pour Hermès et de 2,53% pour L’Oréal quand, du côté des spiritueux, Rémy Cointreau s’envolait de 3,72% et Pernod Ricard de 2,30%, dans un CAC 40 en hausse de 1,30% à 7.605 points. Quant à l’indice vedette CAC 40 a terminé la séance en hausse de 1,28%, à 7.604,01 points. Lundi, il avait fini quasiment stable, reculant très légèrement de 0,10%.
Les annonces de la Banque centrale chinoise comme catalyseur
Cette flambée soudaine et coordonnée suit l’annonce, dans la nuit de lundi à mardi par le gouverneur de la Banque centrale chinoise, d’une série de mesures de soutien à son économie. Dans le détail, Pékin va réduire le taux de réserves obligatoires (RRR) des banques et « abaisser les taux d’intérêt des prêts hypothécaires existants » dans l’immobilier, a annoncé le banquier central Pan Gongsheng, précisant que cette mesure doit « bénéficier à 50 millions de foyers et 150 millions de personnes. »
« Cela devrait baisser le coût de l’argent et donc soutenir le marché immobilier et in fine, rendre du pouvoir d’achat aux Chinois », résume pour La Tribune, Alexandre Baradez, analyste actions chez le courtier IG France.
Des mesures internes au pays qui suscitent des espoirs chez les actionnaires des groupes de luxe et de spiritueux tricolores « car la Chine représente entre 20 et 30% de leurs chiffres d’affaires », pointe Emeric Blond, gérant actions chez Tailor AM.
Une respiration pour le luxe français
Or, cette importante zone géographique a tiré les résultats des groupes à la baisse ces derniers mois. Pour preuve, alors que la Chine peine à atteindre les 5% de croissance visés en 2024 et que sa population a fortement réduit ses achats, les ventes du groupe de Bernard Arnault ont, elles, reculé de 1% au premier semestre, « dans un climat d’incertitudes économiques et géopolitiques », expliquait le groupe en juillet.
Même constat pour Kering, qui a vu son chiffre d’affaires reculer de 11% sur un an, ou encore Rémy Cointreau (-15,7% au premier trimestre décalé). Seul Hermès, moins exposé aux consommateurs chinois, a connu une progression de 12% de ses ventes au premier semestre. Avec ces résultats moins bons que prévu, les groupes de luxe et de spiritueux ont affiché des baisses entre -10% et -40% depuis le 1er janvier, à l’exception d’Hermès.
« Le rebond d’aujourd’hui est donc un signe de soulagement à court terme, analyse le gérant de Tailor AM, pour qui relancer les emprunts peut signifier relancer la construction et d’autres secteurs. Donc c’est une première étape dans la reprise de l’économie et de la consommation. »
« Des économistes estiment que ce plan de la Banque centrale chinoise pourrait rapporter 0,2 point de pourcentage de croissance en plus, donc ce n’est pas énorme, mais c’est un bon présage », ajoute Alexandre Baradez d’IG.
Pas encore de rallye haussier en vue
Attention cependant : « Nous ne sommes pas dans le coup d’envoi d’un grand rallye haussier », préviennent les experts interrogés. « Sur le papier, le plan de Pékin semble activer beaucoup de leviers. Mais cela reste très orienté sur l’immobilier et les banques. La reprise de la consommation de produits de luxe viendra à la toute fin de ce mécanisme de relance, s’il fonctionne », met en garde Emeric Blond.
« Il va donc falloir du temps avant que l’on ne sache vraiment si la consommation chinoise va revenir. Et par ricochet, il va falloir attendre les prochaines publications pour savoir si la mauvaise période du luxe est terminée », précise également le gérant de Tailor AM qui mise sur une reprise pour le quatrième trimestre.
D’autant que la consommation chinoise n’est pas la seule incertitude dans la balance. Le bras de fer commercial entre l’Union européenne et la Chine, après l’imposition d’une surtaxe sur les véhicules électriques chinois pourrait notamment nuire au secteur du luxe en cas de contre-mesure de Pékin.
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