Cannes : encore trois montres de luxe dérobées en une seule soirée, 400.000 euros de préjudice

Le Figaro Nice

Encore un épisode dans la série noire qui frappe la cité du cinéma depuis le retour des beaux jours. Samedi soir, entre 22h et 23h, trois montres de luxe ont été dérobées au poignet de touristes, à Cannes (Alpes-Maritimes). Deux sur le boulevard de la Croisette et la dernière sur le boulevard Vautrin. Le montant du préjudice est loin d’être dérisoire : 400.000 euros. Soit 200.000 euros pour la pièce horlogère la plus onéreuse, une Richard Mille, et 100.000 euros l’unité pour les deux autres, signées Patek Philippe.

Pour ce qui est du mode opératoire des malfaiteurs, il demeure identique à celui des dernières rafles de montres dans la ville. Ils fonctionnent toujours en binôme. L’un se charge du vol tandis que le second attend son comparse au guidon d’un deux-roues surpuissant quelques mètres plus loin, pour prendre la poudre d’escampette avant même que les victimes n’aient eu le temps de crier au voleur.

Reste que cette fois-ci, les effectifs de police nationale sont parvenus à interpeller deux jeunes hommes sur un scooter peu de temps après l’un des vols. On ignore cependant si ces derniers étaient en possession d’un, voire plusieurs bijoux quand ils ont été arrêtés. Ils ont quand même été placés en garde à vue au commissariat de Cannes. Dans Nice Matin mi-juin, le maire de Cannes David Lisnard, exaspéré par ce fléau qui ternit l’image de sa cité, avait réclamé «un véritable plan d’action». À plusieurs reprises, l’édile a interpellé le préfet des Alpes-Maritimes à ce sujet. Cela fait par ailleurs des années que le président de Nouvelle Énergie réclame des renforts de policiers nationaux dans sa collectivité.

Des lourds moyens, toujours insuffisants

Depuis, un plan spécifique a bien été mis en place avec, notamment, un renfort de la coopération des services de police nationale et municipale, mais aussi des effectifs sur les secteurs sensibles. En cas d’alerte, les autorités ont également la possibilité d’utiliser des drones ainsi que le système de lecture automatique des plaques d’immatriculation (LAPI). Pour empêcher que les voleurs ne quittent la ville, des axes routiers peuvent être barrés. Au quotidien régional, le parquet de Grasse avait de son côté annoncé qu’à partir du 1^er juillet, les investigations pour tenter de retrouver les auteurs des vols seraient confiées au service interdépartemental de police judiciaire. Des moyens supplémentaires conséquents qui n’ont cependant à ce jour pas refroidi les ardeurs des voyous. Et dans la majorité des cas, ni les montres ni leurs voleurs ne sont retrouvés.

Fin septembre dernier, après le vol d’une Richard Mille à 200.000 euros à un touriste suisse de 57 ans, un policier Cannois avait évoqué un «phénomène azuréen» . «On identifie et on interpelle régulièrement des suspects, mais bien sûr certains nous échappent et il est très difficile de remonter les filières», avait-il alors confié. Les investigations sont d’autant plus difficiles à mener ces dernières années que les traditionnels Napolitains, considérés comme les professionnels par excellence du vol de montre, sont dorénavant concurrencés par les «petites frappes azuréennes», souvent originaires des quartiers marseillais. «Les premiers sont astucieux et délicats, les seconds sont des brutes violentes et incapables de discerner une montre à 300 euros d’une autre à 300.000», avait analysé le policier.