Nommé lundi directeur général du groupe de luxe Kering, l’Italien Luca de Meo, ancien dirigeant de Renault, s’inscrit dans la lignée de ces patrons issus de l’industrie, de la grande consommation ou de l’automobile qui prennent les rênes des plus grandes maisons de luxe.
Si le luxe est un secteur particulier, cela ne ne l’empêche pas de pêcher certains de ses plus grands dirigeants dans d’autres secteurs bien moins glamour. Avant Luca de Meo, qui passera de Renault à Kering cet été, Ilaria Resta ou Leena Nair ont fait partie de ces profils hybrides placés à la tête de fleurons du luxe comme Chanel, Louis Vuitton ou encore Audemars Piguet. Des trajectoires inattendues qui croisent rigueur industrielle et créativité de marque.
Luca de Meo, symbole d’une tendance
Il y a les lignées familiales, les parcours tout tracés, la passion du luxe chevillée au corps. Et puis, il y a les autres: des profils venus d’ailleurs, très éloignés du strass et des podiums, qui s’imposent pourtant à la tête des groupes les plus prestigieux. Cette tendance, déjà amorcée dans le secteur de la beauté, gagne désormais la mode, la joaillerie et l’horlogerie, à mesure que les défis organisationnels, logistiques et stratégiques deviennent aussi déterminants que l’esthétisme.
Dernier exemple en date: Luca de Meo, jusqu’alors à la tête de Renault, devient directeur général de Kering, maison-mère de Gucci, Balenciaga, Bottega Veneta ou Saint Laurent. Un signal fort, révélateur d’un changement dans la gouvernance des maisons de luxe. En effet, de plus en plus de dirigeants issus de l’industrie, de la grande consommation ou de l’automobile prennent les rênes des plus grandes maisons.
Ilaria Resta: de Procter & Gamble à Audemars Piguet
Autre profil emblématique de cette évolution: Ilaria Resta, nommée PDG d’Audemars Piguet en 2023, succédant ainsi au charismatique François-Henry Bennahmias. Avant de rejoindre l’univers horloger, l’italo-suissesse dirigeait la division de soins capillaires de Procter & Gamble en Amérique du Nord, puis a été à la tête de l’activité parfums et beauté chez Firmenich, leader mondial dans la parfumerie.
Chez Audemars Piguet, Ilaria Resta incarne cette nouvelle génération de dirigeants capables de marier exigence opérationnelle, vision marketing et sensibilité consommateur. Son parcours illustre la porosité entre la cosmétique et le luxe, deux secteurs où l’image, le récit de marque et la fidélisation client sont au cœur du projet.
En 2012, c’est Jordi Constans, ancien directeur chez Danone, qui fait une entrée remarquée dans l’univers du luxe en prenant la tête de Louis Vuitton. Ce Catalan, ingénieur chimiste de formation, a passé plus de 20 ans dans l’agroalimentaire, en particulier sur les marchés asiatiques et a également dirigé le marketing de Vileda, une société de produits de nettoyage.
Depuis 2017, c’est Patrice Louvet, un vétéran de Procter & Gamble, qui est à la tête de Ralph Lauren. Fort de 25 années passées dans la beauté, de Gillette à Pantene, le français y a acquis une expertise pointue en gestion de portefeuille de marques. Chez Ralph Lauren, Patrice Louvet a notamment initié une refonte du modèle économique, axée sur la digitalisation, le renforcement de l’image et une discipline marketing héritée de la grande consommation.
Des décisions loin d’êtres d’anecdotiques
Dans cette vague de dirigeants venus de secteurs extérieurs au luxe, le constructeur automobile Ferrari a aussi opéré un virage stratégique en confiant sa direction générale à Benedetto Vigna en juin 2021.
Ingénieur de formation, Benedetto Vigna n’a pas fait carrière dans l’industrie auto, mais dans la technologie. Avant de rejoindre la célèbre marque au cheval cabré l’italien dirigeait la plus grande division de STMicroelectronics, spécialiste des semi-conducteurs et puces électroniques. Un choix qui n’a rien d’anecdotique. Ferrari, emblème de l’automobile de luxe, a vu dans ce profil une opportunité de se repositionner sur les enjeux technologiques et environnementaux. Alors que le constructeur proposait déjà des modèles hybrides, il prévoit de lancer son premier modèle 100% électrique en 2026.
Vers un nouveau modèle de gouvernance?
Autre nomination symbolique, celle de Leena Nair. En effet, en 2021, la maison Chanel nomme cette anglo-indienne au poste de directrice générale de la maison de la rue Cambon. Ancienne directrice des ressources humaine du groupe Unilever (elle est alors la plus jeune DRH monde d’Unilever, mais aussi la première femme à assumer ce poste), Leena Nair est très engagée sur les sujets de parité, d’inclusivité et de durabilité et prône une gouvernance très « humaine ».
« Ce nouveau partenariat à la tête de la société vise à assurer le succès à long terme de la société, ancrée autour de ses valeurs de liberté de création, de développement du potentiel humain et sa volonté d’agir pour avoir un impact positif dans le monde », soulignait la maison Chanel.
Le mythe du dirigeant uniquement « issu du sérail » créatif s’efface donc peu à peu, au profit de leaders capables de marier sensibilité produit, excellence opérationnelle et vision stratégique globale. Loin d’être un paradoxe, leur arrivée est peut-être la meilleure réponse face aux défis d’un secteur qui veut rester désirable, mais aussi durable et mondial.
Cette chronique se veut produite de la façon la plus authentique que possible. Dans la mesure où vous décidez d’apporter des précisions concernant le sujet « Luxe » il est possible de d’échanger avec notre équipe. Le site plaisir-secret.fr a pour finalité de publier diverses publications autour du sujet Luxe communiquées sur la toile. Pour vous faciliter la tâche, plaisir-secret.fr vous produit cet article qui aborde le thème « Luxe ». Consultez notre site plaisir-secret.fr et nos réseaux sociaux dans l’optique d’être informé des prochaines parutions.