Il y a d’abord la visite, feutrée, dans les salles d’exposition du Palais de la Bourse à Bordeaux. Le public observe, prend des notes. Ici, un lot de bouteilles de grands crus. Là, des magnums de champagne. Plus loin, des bijoux de luxe, de la maroquinerie. Et, enfin, dans l’atrium, le must, avec une Ferrari modèle F430 Spider de 2007 et une Maserati GranCabrio Sport de 2015. Le site, placé sous très haute surveillance, accueille de nombreux représentants des finances publiques et des forces de sécurité intérieure, policiers, gendarmes et douaniers ainsi que des magistrats venus se rendre compte…
Il y a d’abord la visite, feutrée, dans les salles d’exposition du Palais de la Bourse à Bordeaux. Le public observe, prend des notes. Ici, un lot de bouteilles de grands crus. Là, des magnums de champagne. Plus loin, des bijoux de luxe, de la maroquinerie. Et, enfin, dans l’atrium, le must, avec une Ferrari modèle F430 Spider de 2007 et une Maserati GranCabrio Sport de 2015. Le site, placé sous très haute surveillance, accueille de nombreux représentants des finances publiques et des forces de sécurité intérieure, policiers, gendarmes et douaniers ainsi que des magistrats venus se rendre compte in situ de la finalité de leur travail présenté lors d’une vente aux enchères organisée par l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc) et la Direction nationale d’interventions domaniales (Dnid).
« Ici, on ne baisse pas les prix », annonce le commissaire-priseur tandis que le lot numéro 1 est présenté. Il s’agit de la Ferrari, mise à prix à 90 000 euros. Quelques secondes s’écoulent. Personne ne lève le doigt dans la salle. La vente, également diffusée en direct sur le site Internet de Drouot, est lancée sur le live. « C’est parti, la voiture sera vendue, c’est à vous de vous exprimer […] On a quelqu’un au téléphone à 91 000 euros. Nous sommes de mille en mille, on ne perd pas une voiture comme ça pour 1 000 euros. Et en plus, il y a le plein d’essence. » Le commissaire-priseur scrute la salle : « La personne qui semblait intéressée, je ne la vois plus. Il faut vous décider : 96 500 euros ici… » Mais c’est finalement un internaute qui s’adjuge le bolide italien pour 97 000 euros. « C’est du hors taxes, les frais de taxe domaniale forfaitaire s’élèvent à 11 % », précise le commissaire-priseur.
Frapper la délinquance au portefeuille
La Maserati, mise à prix 45 000 euros, est retirée de la vente au bout de quelques minutes, faute d’acquéreur ! « C’était vraiment une belle affaire avec les quatre jantes avec pneus mais je n’ai pas le portefeuille assez grand », regrette Marius, venu en simple visiteur.
C’est au tour des vins d’entrer sur le marché. Trois magnifiques coffrets de champagne Dom Pérignon, cuvée spéciale hommage à Andy Warhol, millésime 2002, mis à prix 650 euros, s’envolent pour 1 000 euros.
Fabien Cottereau/SO
« C’était vraiment une belle affaire mais je n’ai pas le portefeuille assez grand »
« L’appréhension des avoirs criminels est un axe fort de notre politique pénale », rappelle Pierre-Yves Couilleau, procureur général de la cour d’appel de Bordeaux. « Elle s’inscrit dans une réflexion globale sur le sens et l’efficacité de la peine qui ne doit plus se limiter aux seules amendes ou à l’emprisonnement. »
Frapper la délinquance au portefeuille, saisir et gérer les biens dits « mal acquis » constitue une force de frappe pour les services enquêteurs. Ces dernières années, une réelle montée en puissance a été observée au plan national avec 1,44 milliard d’euros saisis en 2023, soit +87 % par rapport à 2022. Dans ce domaine, l’antenne de l’Agrasc de Bordeaux, créée en avril 2023, compétente sur la zone de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs), présente elle aussi un bilan largement positif avec un montant de 175 millions d’euros de confiscations en 2023, 97 millions d’euros d’indemnisations versées aux parties civiles et 1,4 million de saisies.
Le crime ne paie pas
Ce jeudi, 320 lots mis en vente émanent de la juridiction bordelaise, saisis dans le cadre de procédures diverses et notamment de trafic de produits stupéfiants. Les autres lots proviennent des tribunaux de Paris, Créteil ou Marseille. « L’argent récolté va au budget général de l’État, aux victimes et aux associations d’intérêt général, observe la magistrate Vanessa Perrée, directrice générale de l’Agrasc. L’organisation de cette vente répond à la nécessité de montrer aux citoyens l’action menée par les autorités pour que le crime ne paie pas. »
J-M. D.
« La circulation d’argent sale se développe à la mesure des trafics, analyse Pierre-Yves Couilleau. La criminalité s’adapte en permanence mais je tiens à réaffirmer notre détermination à lutter contre le crime organisé. »
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