Grands couturiers, peintres, designers ou orfèvres : quand Air France incarne l’image et le luxe à la française

, Grands couturiers, peintres, designers ou orfèvres : quand Air France incarne l’image et le luxe à la française

À Toulouse, le musée L’Envol des pionniers accueille une exposition, intitulée « Air France, une histoire d’élégance », qui raconte, dans ce lieu où la compagnie a durant soixante-dix entretenu certains de ses appareils, comment elle représente à sa façon une part de la culture et des savoir-faire français. Un art de voler.

La piste de Montaudran est toujours là, allée de bitume renommée la Piste des géants avec ses marquages blancs entre immeubles et parc public. Et sous son goudron, la terre et l’herbe d’un terrain d’aviation où tout a commencé. Où un matin de 1918, le 25 décembre, décolla le premier vol commercial de l’histoire, le premier des Lignes Latécoère, ancêtres de l’Aéropostale.

Une part des racines, de l’aventure d’Air France est ici. Parce que la compagnie nationale naît en 1933 de l’union du “ciel” français, cinq compagnies dont l’Aéropostale. Parce qu’Air France a « utilisé ces lieux, glisse Jean-Paul Dardelet, le président de L’Envol des pionniers, jusqu’en 2003, pour faire la maintenance de ses appareils. C’est un lieu totem » des liens de Toulouse avec l’aéronautique, des liens de la compagnie avec la cité où l’on a conçu et assemblé Concorde ou la Caravelle, emblématiques oiseaux parés des trois bandes et de l’hippocampe ailé.

NOUVEAUTÉ‼️
Dès le 12 février, plongez dans la nouvelle exposition «Air France, une histoire d’élégance».
Plus de 170 objets originaux pour redécouvrir la relation forte qui unit depuis toujours #Toulouse à la compagnie aérienne.#airfrance #expoairfrance #expoairfrancetoulouse pic.twitter.com/458beZiEiA

— L’Envol des Pionniers (@EnvolPionniers) January 23, 2025

Ce petit animal, que les personnels d’Air France appellent « la crevette », sourit Sylvie Tarbouriech, la directrice marque de la société, est partout dans l’exposition « Air France, une histoire d’élégance », qu’ordonne, sous la voûte des anciens magasins, le musée ouvert en 2018. 170 objets, « rares », souligne Arnaud Mounier, le directeur de la Semeccel, qui chapeaute L’Envol. « Pour la première fois réunis », après « un an et demi d’efforts et l’aide du musée Air France », décrit Christophe Chaffardon, directeur des expositions.

Loewy, Dior et Christofle

Leur choix est un hommage raffiné à l’attention de tout temps portée par le transporteur à son image. À cette France dont on a voulu en 1933 que la compagnie soit une incarnation, « sa représentante », note Sylvie Tarbouriech. Air France l’a traduit au fil des décennies dans les moindres détails à bord de ses appareils, dans les tenues de ses personnels ou l’esthétique de ses agences et ses salons. Faisant voler l’excellence du design et du luxe tricolores, confiant aux meilleurs affichistes sa communication, quand il s’agit de vanter ses destinations – 1 500 œuvres de Boucher, Villemot, Savignac, Guerra, Paul Lengellé…

La collection privée de l’entreprise, « protégée par un fonds de dotation afin qu’elle demeure inaliénable », en attendant qu’un musée « depuis vingt ans rêvé » advienne un jour, a conservé les preuves de cette volonté. Où l’on croise Balenciaga, Dior, Courrèges, Nina Ricci, Carven, Louis Ferraud ou Christian Lacroix, depuis 2005, à la signature des robes et des uniformes. Où les dessins de Patrick Jouin, pour le salon du terminal 2F à Roissy, côtoient ceux de l’immense designer Raymond Loewy et d’Andrée Putman pour la cabine de Concorde. Où le mobilier siglé Jean Prouvé a droit de cité avec les pièces de Charlotte Perriand, collaboratrice du Corbusier.

Menus de chef et vaisselle raffinée dans la première classe des appareils.
Menus de chef et vaisselle raffinée dans la première classe des appareils. L’Envol des pionniers – Guillaume Oliver

À L’Envol des pionniers, c’est cela qu’Air France, une histoire d’élégance offre d’appréhender par l’objet fonctionnel – un siège de Concorde d’Andrée Putman, celui en rotin d’un Laté 28, construit entre 1928 et 1932 –, la vaisselle en porcelaine de Limoges frappée des armes de la maison Bernardaud et Havilland, le cristal de Baccarat des verres de la première, les couverts de Christofle pour déguster le chapon sauté aux chanterelles. Le service épuré du Toulousain Jean-Marie Massaud, aujourd’hui.

L’envol des pionniers et Aeroscopia

Créé en 2018 dans les locaux de l’ancienne Aéropostale et des ateliers de grande visite d’Air France, que l’entreprise a cédés à la métropole de Toulouse à l’euro symbolique, l’Envol des pionniers propose cette plongée dans l’histoire de l’avion civile française jusqu’en février 2027. Elle est accessible avec le billet d’accès à la collection permanente (9 €, 6 € enfant) et découpée en quatre temps que sont la naissance d’Air France, le lien avec Toulouse, la compagnie à travers les âges et ses métiers.

On pourra compléter la visite par Aeroscopia, à Blagnac, où l’on verra ses avions, en vrai.

L’uniforme paternel

Des maquettes, de simples cendriers frappés de la “crevette”, des jouets d’enfants, tous jolis objets associant le blanc « symbole d’excellence », relève Véronique Hallard, commissaire d’expo, au bleu Pantone 296 c, dit French Blue, et à « une touche de rouge, utilisé avec parcimonie » pour « l’audace », enrichissent la présentation. Qui fait aussi une place aux anonymes de la compagnie.
« Mon père était pilote, raconte Véronique Hallard, que le sujet a plus que d’autres émue. Des débuts sur DC3, puis la postale de nuit, les Constellation, B707, jusqu’au 747. J’ai pu y mettre son uniforme… » La veste du commandant de bord Maurice Hallard, « qu’on reconnaît aux quatre galons sur la manche », voisine avec la soie précieuse d’un kimono que portaient les hôtesses entre Paris et Tokyo. Celui prêté par Izumi Yasuoka, mince silhouette sur un film de 1972.

L’uniforme de capitaine et le kimono de soie précieuse d’une hôtesse du Paris – Tokyo.
L’uniforme de capitaine et le kimono de soie précieuse d’une hôtesse du Paris – Tokyo. L’Envol des pionniers – Guillaume Oliver

Depuis quatre-vingt-dix ans, la compagnie exprime « l’élégance à la française, sourit Sylvie Tarbouriech. Chic, mais pas guindée, avec ce petit twist en plus, un pas de côté, du panache. » Depuis 1933, Air France « fait rayonner l’art de voler à la française », appuie Arnaud Mounier. Alors, embarquons…

L’Envol des pionniers, 6 rue Jacqueline-Auriol, 31400 Toulouse, 05 67 22 23 24, lenvol-des-pionniers.com

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