Donald Trump a imposé mercredi des droits de douane de 20% sur l’ensemble des produits européens. Une taxe qui devrait frapper de plein fouet les quelque 50 milliards d’euros d’exportations françaises à destination des États-Unis. Certains secteurs seront particulièrement touchés.
Une décision «brutale et infondée» : c’est avec ces mots qu’Emmanuel Macron a accueilli l’annonce de Donald Trump de taxer à 20% tous les produits français qui entreront sur le sol américain à partir du 9 avril prochain. Un «choc pour le commerce international» qui aura de lourdes conséquences sur l’économie française, dont les exportations à destination des États-Unis sont estimées à environ 50 milliards d’euros chaque année.
Les secteurs de l’aéronautique, des vins, champagnes et spiritueux, du luxe, des fromages, de l’automobile ou encore de la pharmacie seront particulièrement impactés.
L’aéronautique
Avec environ 20% de la valeur totale des exportations françaises vers les États-Unis, le secteur de l’aéronautique va être rudement mis à l’épreuve. D’après les douanes françaises, la France a exporté pour 9 milliards d’euros de biens de la catégorie «aéronefs et engins spatiaux» aux Etats-Unis en 2024.
L’entreprise Airbus, implantée à Blagnac en Haute-Garonne, pourrait être la plus touchée, même si elle demeure partiellement protégée par son implantation industrielle aux États-Unis. Airbus a inauguré en 2015 une usine d’assemblage à Mobile en Alabama, qui a contribué à produire 500 avions A320 et A220 en 2024.
Par ailleurs, Airbus achète aussi chaque année pour plus de 15 milliards de dollars de pièces à environ 2.000 sous-traitants américains répartis dans 40 États, ce qui contribue à faire travailler environ 275.000 personnes aux États-Unis.
Dassault Aviation, avionneur français qui vend entre un tiers et la moitié de ses jets privés aux États-Unis, avait de son côté indiqué début mars que ses prévisions de résultats pour 2025 dépendaient largement du niveau des droits de douane imposés par Donald Trump.
Les vins, champagnes et spiritueux
Véritable fleuron de l’artisanat français, le vin contribue de manière très importante au volume de nos exportations. Et les États-Unis sont le premier client des viticulteurs français : un quart des bouteilles produites chaque année en France y sont exportées, pour près de 4 milliards d’euros.
Rien que sur l’année 2024, pas moins de 30 millions de bouteilles en provenance du seul vignoble bordelais ont été vendues aux États-Unis. La Confédération nationale des producteurs de vins à appellations d’origine contrôlées (CNAOC) chiffre «la perte nette pour le vignoble français» à «un milliard d’euros».
Côté champagne les chiffres sont tout aussi impressionnants. Près de 30 millions de bouteilles de champagne ont été exportées vers les États-Unis en 2023, pour 810 millions d’euros. Le président américain réfléchirait même à imposer une surtaxe spécifique de 200% sur chaque bouteille, ce qui aurait de très lourdes conséquences pour le secteur.
Même chose pour les spiritueux produits en France, dont une immense partie est destinée à l’exportation. Au total, plus de 1,5 milliard d’euros de «boissons alcoolisés distillées», et notamment du cognac, ont été vendus aux États-Unis en 2024.
L’automobile
Si le secteur automobile n’a pas été directement concerné par les dernières annonces de Donald Trump, c’est parce qu’il a été ciblé, une semaine plus tôt, par une surtaxe de 25% (contre 2,5% auparavant) sur toutes les voitures importées du monde entier aux États-Unis.
Selon les statistiques de l’Observatory of Economic Complexity (OEC), la France a exporté pour 611,58 millions de dollars de voitures aux États-Unis en 2024 (environ entre 20.000 à 25.000 véhicules) ce qui reste relativement faible par rapport à d’autres constructeurs européens, mais qui aura néanmoins un impact sur l’économie française.
Le luxe
La France a exporté pour 4,5 milliards d’euros de biens liés au luxe aux Etats-Unis en 2024. Si le secteur sera impacté, tous les biens de luxe français, comme les parfums ou la maroquinerie, particulièrement prisés aux Etats-Unis, ne sont néanmoins pas nécessairement des exportations. Parmi les grands fleurons français, le groupe LVMH possède notamment des sites de production aux Etats-Unis, où il réalise un quart de son chiffre d’affaires.
La clientèle du luxe, souvent aisée, est par ailleurs moins sensible au prix, et donc à une éventuelle hausse des droits de douane. «La maison a presque 190 ans, on en a connu des droits de douane…», relativisait ainsi à la mi-février le gérant du groupe de luxe Hermès, Axel Dumas. «Si les droits de douane augmentent, on va augmenter nos prix pour compenser», selon lui.
Le Fromage
La France est le deuxième fournisseur de fromages derrière l’Italie avec 25.000 tonnes chaque année, surtout du brie, de l’emmental mais aussi des AOP (hors lait cru). Cela représente les deux tiers des produits laitiers exportés aux États-Unis, pour 350 millions d’euros. La Fédération nationale de l’industrie laitière (FNIL) s’attend à une perte financière sur les fromages «entrée de gamme et cœur de gamme».
François-Xavier Huard, président-directeur général de la FNIL rappelle qu’en 2019, «les produits laitiers français avaient déjà subi une hausse de 25%» avec «une perte sur certains types de fromages, notamment l’emmental», de «quasiment 15 millions d’euros».
La pharmacie
Les produits pharmaceutiques contribuent également grandement aux exportations françaises vers les Etats-Unis : 3,6 milliards d’euros en 2024. Mais la Maison Blanche a fait savoir dans la soirée que certaines catégories n’étaient pas concernées par les nouveaux droits de douane, dont les médicaments, vitamines, hormones, et autres produits pharmaceutiques et biologiques comme les vaccins, les antisérums, et les préparations pour la médecine vétérinaire.
D’autres éléments sont exemptés par les annonces de Donald Trump : des minéraux, divers produits chimiques, des métaux précieux comme l’or, le platine, et le palladium et des métaux de base comme le cuivre, le zinc, le nickel, et le cobalt, de même que des alliages métalliques, le pétrole brut, les produits raffinés, et dérivés pétrochimiques, des produits en bois ou en papier, ou encore des composants électroniques et semi-conducteurs.
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