
Jeudi 10 juillet 2025, un homme âgé de 26 ans comparaissait devant le tribunal de Saint-Malo pour abus de confiance et travail dissimulé dans le cadre de son activité de garagiste non déclarée à Saint-Méloir-des-Ondes.
« Ce n’est pas de la mécanique mais du bricolage »
Sept personnes l’accusent de ne pas avoir réalisé les réparations de leurs véhicules, pour lesquelles ils avaient versé des acomptes. À la barre, le prévenu assure qu’il « s’agissait d’une activité de courtage et non de mécanique. Je n’ai jamais été garagiste ».
Une posture qui agacera le tribunal tout au long de l’audience. « Des personnes vous ont pourtant vu en train, par exemple, de changer un pot d’échappement », Pour l’homme, « ce n’est pas de la mécanique mais du bricolage ».
42 000 € versés sur son compte personnel
L’alerte avait été donnée par le propriétaire d’une Corvette qui a porté plainte en octobre 2022. Plus d’un an après avoir déposé sa voiture pour un check-up et après avoir payé 2 000 €, il n’avait plus de nouvelles. « J’ai l’impression qu’il veut m’arnaquer » avait-il déclaré aux gendarmes.
À lire aussi
Qu’a-t-il fait de l’argent de son client ? « Je ne sais plus », répond l’intéressé. Pour l’année 2022, les enquêteurs ont retrouvé 42 000 € versés sur son compte personnel.
« Majoritairement, les dépenses ne concernent pas l’achat de pièces automobiles, mais plutôt des sorties et voyages », souligne la présidente du tribunal Angélique Dingreville.
Corvette, Porsche, Mini Cooper…
Parmi les autres plaignants, le propriétaire d’une Porsche à qui l’homme avait indiqué détenir l’agrément de cette marque et avait payé 2 000 €. « C’était un mensonge pour gagner des clients », reconnaît-il à l’audience. Après avoir passé un an en plein air, il retrouvera sa voiture de luxe encore plus détériorée, « avec un rétroviseur qui pendait ». L’histoire se répète avec plusieurs clients.
« J’avais peur de les affronter »
Dans un récit confus, le prévenu oscille. Assumant ses erreurs parfois, rejetant la faute sur des tiers à d’autres moments.
Je me suis retrouvé débordé psychologiquement. C’est vrai que j’ai arrêté de répondre à certaines personnes, j’avais peur de les affronter, j’avais honte.
À de nombreuses questions, il botte en touche. « Je ne me souviens plus ».
À lire aussi
Pour ne rien arranger, l’activité est lancée en 2020, mais la société ne sera déclarée qu’en octobre 2022. « J’avais commencé les démarches en ligne mais je n’ai jamais reçu les papiers », justifie le jeune homme qui n’avait pas non plus d’assurance ni le diplôme de mécanique qu’il a prétendu avoir.
Travail ni déclaré ni rémunéré
Le tribunal l’accuse également d’avoir fait travailler deux personnes sans contrat. « Il n’a jamais été question qu’ils soient mes employés, ils devaient travailler à leur compte ». L’un des concernés, présent à l’audience, assure avoir travaillé dans le garage durant deux mois sans aucune rémunération.
Son avocate, Me Juliette Courteau, regrette que le prévenu ait « volontairement maintenu ses clients et salariés dans l’illusion qu’il allait remplir ses obligations. »
À lire aussi
« Tout est un peu flou »
Pour le procureur, « tout est un peu flou, y compris ses déclarations aujourd’hui. Il ne respecte ni les règles administratives, ni les règles mécaniques ». Il a notamment requis un an de prison totalement assorti du sursis probatoire durant deux ans ainsi que l’interdiction de gérer une société pendant dix ans.
« J’ai fait des erreurs »
Le prévenu a aujourd’hui fermé la société et dit être « aidant pour ses grands-parents ». Il souhaite intégrer l’armée ou devenir pompier. « La procédure en cours m’en empêche. J’ai fait des erreurs, je veux bien les assumer. Mais, ça ne justifie pas de mettre mon avenir entier dans un carcan. »
« L’auberge espagnole du garage »
Son avocate, Me Caroline Verdier, le décrit, à l’époque, comme quelqu’un d’immature qui s’est fait dépasser par les événements. Elle souligne que d’autres clients ont été satisfaits des services et qu’il régnait dans cet établissement une ambiance « d’auberge espagnole du garage ou chacun amenait sa voiture pour travailler dessus. »
Jugé coupable, il est condamné à un an de prison avec sursis, à l’interdiction de gérer une entreprise pendant dix ans, ainsi qu’à une amende de 2 000 €.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.
Cette chronique se veut produite de la façon la plus authentique que possible. Dans la mesure où vous décidez d’apporter des précisions concernant le sujet « Luxe » il est possible de d’échanger avec notre équipe. Le site plaisir-secret.fr a pour finalité de publier diverses publications autour du sujet Luxe communiquées sur la toile. Pour vous faciliter la tâche, plaisir-secret.fr vous produit cet article qui aborde le thème « Luxe ». Consultez notre site plaisir-secret.fr et nos réseaux sociaux dans l’optique d’être informé des prochaines parutions.
