Bercy n’aura pas d’yeux que pour elle. Mais presque, malgré la présence de Gabby Williams – cheffe de file de cette équipe de France – ou des stars allemandes Satou Sabally et Alexis Peterson. Marine Johannès possède ce petit truc en plus qui fait que l’on vient dans un stade pour scruter ses moindres faits et gestes sur les lattes. Et ce mercredi pour ce quart de finale très attendu pour le basket tricolore face à l’Allemagne, l’arrière de 29 ans sera clairement l’une des attractions. Et pourtant, elle ne devrait pas débuter ce premier choc couperet.
Depuis le début de cette campagne 2024, Marine Johannès sort du banc. C’est un choix assumé de son sélectionneur Jean-Aimé Toupane. Et pour le moment, il y a eu des hauts à l’image de ses 15 points d’entrée face au Nigeria et des bas, lors des rencontres face au Canada (7 pts) et l’Australie (9 pts) – deux matches où elle a pêché par maladresse (27.3% puis 33.3%) -. Alors, est-ce une bonne idée de se priver de son diamant d’entrée et se contenter de ce talent brut comme joker de luxe au risque de limiter son influence ?
Marine Johannes
Crédit: AFP
Marine, son jeu, c’est la liberté
« Pour moi, tactiquement, ça fait sens. Offensivement, je trouve que ça apporte un autre danger au moment des rotations, une seconde lame. Et défensivement, ça lui permet de ne pas être forcément contre celles du cinq opposé, estime Endy Miyem, consultante Eurosport durant ces Jeux de Paris 2024. Une fois qu’on a déjà commencé à épuiser les adversaires, elle arrive à ce moment-là et on dispose d’une autre arme offensive qui fait mal« .
En relais de Gabby Williams notamment, Marine Johannès arrive pour dynamiser le jeu offensif tricolore. Certes, ça n’a pas été le cas lors des deux derniers matches. Mais c’est plus une question d’adresse que de statut, alors que la numéro 23 des Bleus, qui tourne à 10.3 points, 2 rebonds et 2.3 passes de moyenne dans ce tournoi, a « carte blanche » de la part de Jean-Aimé Toupane quand elle est sur le parquet. « Elle peut shooter autant de fois qu’elle veut. C’est son point fort« , a résumé son sélectionneur.
Une manière aussi de la « protéger »
Peut-il en être autrement de toute manière avec la Normande du Liberty en WNBA, où elle aime se charger de remplir régulièrement les highlights ? « Marine, son jeu, c’est la liberté. Elle aime ça, elle a besoin de ça. Donc qu’on la mette dans le cinq ou plus tard, ça ne changera pas grand-chose pour elle. Elle fera ce qu’elle aime apporter sur le terrain« , lance Endy Miyem, médaillée d’argent aux Jeux Olympiques 2021. L’idée de Jean-Aimé Toupane derrière ce choix est aussi de protéger sa star en défense. Dans ce domaine, la native de Lisieux, qui jouera à Mersin en Turquie la saison prochaine, n’est pas aussi à l’aise et peut pénaliser son équipe par séquence comme face à l’Australie.
« C’est sûr qu’elle est plus efficace offensivement. En même temps, elle est tellement douée. Et défensivement, il y a une « Gabby » qui est quand même assez référencée, très physique et peut avoir un bel impact à ce niveau-là sur le début de match. Ensuite, ça permet aussi de commencer avec une équipe qui est assez haute en taille. C’est le style que Jean-Aimé tente d’imposer depuis qu’il est arrivé. C’est-à-dire une équipe qui joue small ball à l’intérieur, mais est assez ‘grande’ sur les ailes« , explique Endy Miyem. Et après, Marine Johannès peut faire opérer sa magie pour dynamiter la défense adverse. Ça, c’est l’idée de la base. Reste maintenant à le confirmer sur le terrain, face à l’Allemagne. La route d’une médaille olympique passe aussi par là.
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