Retour aux sources. Ce vendredi, près de 350 collaborateurs, représentant 43 agences et une dizaine de pays se sont donnés rendez-vous à l’hôtel Carlton de Cannes, pour la convention annuelle du réseau immobilier de luxe John Taylor, qui fête son 160 e anniversaire. Un rendez-vous dans la cité des festivals, lieu de naissance de la société, fondée en 1864 par le jardinier anglais dont elle porte le nom. Leader de l’hyperluxe (1) dans le Sud et à Monaco – avec 35 à 40% de parts de marché annoncées et un prix moyen au m2 des transactions à 28.907 euros –, John Taylor a présenté ses prérésultats 2024.
« Les acheteurs hésitent beaucoup plus »
« Nous sommes environ à 1,3 milliard d’euros de ventes immobilières globales (2), dévoile Nicolas Orlowski, PDG de John Taylor et du groupe Artcurial, dont la société est la propriété. L’activité est stable, et ce n’est pas le reflet de l’activité en France. »
Alors, pas de crise dans le luxe et l’hyperluxe? « Ils ont été moins impactés que les habitations plus traditionnelles, mais le marché a quand même souffert » tempère-t-il. Avec, notamment, la disparition « du marché global », supplanté par « de nombreux micro-marchés, avec des motivations d’achat, des nationalités, des tranches d’âges, très différentes », l’activité s’est complexifiée: « Les acheteurs hésitent beaucoup plus, font marche avant, marche arrière. En 2024, pas mal de transactions ne sont pas allées à leur terme. Dans ces conditions, c’est un peu miraculeux de rester stable. »
À plus forte raison dans un marché qui, « à l’inverse de certaines idées reçues, qui disent que les milliardaires se multiplient », fait l’objet d’un nombre peu élevé de transactions: « En 2023 et 2024, on parle de 20 à 25 ventes par an [au-dessus de 10 millions d’euros, Ndlr] dans le Sud; et entre deux et cinq vraiment exceptionnelles [à partir de 40-50 millions d’euros, Ndlr]. » Des chiffres qui ne tiennent pas compte de l’extension en mer de Monaco, précise Nicolas Orlowski.
Qui explique que « l’immobilier “Art de vivre » ou plaisir [très présent sur la Côte d’Azur et son arrière-pays, où John Taylor « se développe beaucoup »] a mieux résisté que des destinations plus urbaines, comme Paris. » Ce qui n’a pas empêché la société d’y vendre l’appartement le plus cher de la capitale, sur le Champ-de-Mars (35 millions d’euros pour 669m2, soit plus de 52.000 euros le m2).
Côté prévisions, John Taylor mise sur « l’amplification » du grand retour des clients américains, constaté depuis un an et demi déjà: « Il y a eu de grosses transactions à Saint-Tropez et sur la Riviera, entre Monaco et Beaulieu. On fait cette prévision pour deux raisons: la baisse de la fiscalité, qui devrait se confirmer, et l’écart de pouvoir d’achat et de création de richesses entre l’Europe et les États-Unis. Il y a, aussi, la possibilité d’un impact réel à court terme: celui de la déréglementation. »
1. Transactions supérieures à 10 millions d’euros.
2. Parmi les plus récentes, la vente de deux biens à une famille du Moyen-Orient, dans le quartier de la Californie, à Cannes, pour près de 20 millions d’euros.
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