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Hermès et Richemont font toujours figure de gagnants du secteur, avec des croissances respectives de 7,1 % et 8 % (à taux de change courant), le tout en gardant une très confortable marge opérationnelle de 41,4 % pour le premier (Richemont n’ayant pas publié la sienne). Axel Dumas, dirigeant du sellier et première fortune professionnelle de France en 2025, s’est ainsi félicité ce mercredi 30 juillet : « La solidité des résultats du premier semestre reflète la force du modèle Hermès. Toutes les régions sont en croissance et la maroquinerie ainsi que les autres métiers affichent des progressions notables. »
Le poids relatif de Gucci diminue
Du côté des perdants, Kering poursuit sans surprise sa chute, à l’image de la note publiée par Citi sous le titre « Still the same ». Le chiffre d’affaires du groupe propriétaire de Gucci, Yves Saint Laurent ou encore Balenciaga diminue à nouveau de 16 %, et son résultat opérationnel courant passe juste sous la barre symbolique du milliard d’euros, avec une marge de 12,8 %. Gucci voit aussi ses ventes baisser de 26 % et, surtout, sa marge fondre de 52 %. La maison italienne dont on avait l’habitude de dire qu’elle pesait la moitié des ventes et les deux tiers du bénéfice de Kering n’a généré que la moitié de ses profits au premier semestre 2025. Et son résultat opérationnel, qui valait le triple de celui d’Yves Saint Laurent, n’en représente plus que le double ce semestre. Un tournant.
Enfin, LVMH, L’Oréal et Prada restent les groupes résilients dont l’évolution se situe dans une fourchette de – 3 % à + 3 %, avec une amélioration notable des résultats pour le géant des cosmétiques quand, à l’inverse, Prada a dévoilé des résultats en dessous des attentes même si Miu Miu continue de cartonner. LVMH, lui, a déçu du côté de sa filiale mode et maroquinerie, mais suscité la surprise en dévoilant des performances meilleures qu’espéré dans ses autres branches.
Baisse du tourisme au Japon
Deuxième enseignement : le marché japonais se durcit. A la même période l’an dernier, les maisons de luxe y jouissaient d’un bond du tourisme en provenance de Chine, dopé par le différentiel de change entre yen et renminbi La réduction de cet écart a réduit les dépenses des touristes dans l’archipel nippon. Résultat, chez LVMH, qui attribue la baisse des ventes de vêtements et sacs à ce pays, le chiffre d’affaires dans ce pays ne pèse plus que 8 % du total, contre 9 % au premier semestre 2024. Même constat chez Kering où les ventes nippones ont plongé de 29 % au deuxième trimestre, marquant une « décélération séquentielle » pour reprendre les termes du communiqué. Cela n’empêche pas certaines exceptions, comme Hermès qui a progressé de 17,6 % dans cette zone tandis que L’Oréal se félicite de bénéficier « d’une reprise du tourisme et d’une consommation continue de la part des Japonais ».
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Troisième constat, la divergence de trajectoire entre joaillerie et horlogerie se poursuit. C’est particulièrement notable chez Richemont, dont d’un côté, les ventes de parures, boucles d’oreilles et autres bracelets Cartier ou encore Van Cleef & Arpels ont bondi de 7 % quand celles des montres plongeaient de 10 %. Même le champion du secteur Hermès ne fait pas exception, et a annoncé une nouvelle baisse de son activité horlogerie de 8,9 %. C’est sa seule division en déclin, avec celle du parfum et de la beauté.
Des dépenses scrutées
Enfin, la tonalité générale est celle d’un secteur qui, s’installant un peu plus durablement dans une phase difficile, commence à regarder de plus près ses dépenses. Cécile Cabanis, la directrice financière de LVMH, a expliqué que le groupe travaille à davantage d’efficience, refusant toutefois de parler de réduction des coûts. Armelle Poulou, son homologue de Kering, a elle évoqué le recentrage en cours du parc de magasins sur les emplacements les plus qualitatifs et rentables, même si le groupe dirigé par François-Henri Pinault s’interdit de réduire drastiquement les dépenses marketing pour maintenir la désirabilité de ses maisons quand celui de Bernard Arnault, à l’inverse, a publié une baisse de ce poste de dépense.
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« La totalité du marché mène un travail de redressement et de rectification de sa trajectoire, résume Luca Solca, analyste à Bernstein. Chez LVMH, il est clair que Dior, dont les ventes sont en baisse, est dans une phase de transition avec l’arrivée du nouveau directeur artistique Jonathan Anderson. Chez Kering, la question est de savoir si le nouveau directeur général Luca de Meo, qui arrivera le 15 septembre, aura un impact rapide sur la structure et les résultats. Une perspective extérieure peut être intéressante. »
Le regard des investisseurs se tourne à présent vers la deuxième partie de l’année, et ce alors que Donald Trump et Ursula von der Leyen ont signé un accord pour une hausse des droits de douane de 15 % sur les produits européens importés aux Etats-Unis. Luca Solca se veut confiant. « Concernant le second semestre, si les questions de commerce international arrivent à trouver une solution et qu’au même moment la Chine continue de s’améliorer, le ciel devrait s’éclaircir », prédit l’analyste. Les dirigeants des fleurons nationaux du luxe ne demandent qu’à le croire.
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