Plus de 10% de hausse. C’est la performance tonitruante de l’action Moncler ce vendredi à la Bourse de Milan qui s’affichait à 57,28 euros à 12h et a même frôlé les 12% peu après l’ouverture dans un marché en hausse de 0,37%. Grâce à cette flambée boursière, l’entreprise est maintenant valorisée 15,7 milliards d’euros contre 14,3 milliards d’euros jeudi, en clôture.
À l’origine de cette razzia des investisseurs sur la valeur de luxe italienne : l’arrivée du géant français LVMH à son capital.
La marque Moncler, ex-petite entreprise française née en 1952 à Monestier-de-Clermont en Isère et connue pour ses doudounes haut de gamme, a été reprise en 2003 par l’entrepreneur italien Remo Ruffini. Ce dernier détient 15,8% de ce groupe au travers de sa holding Double R, premier actionnaire de Moncler. Or, LVMH a justement racheté 10% de celle-ci, ce vendredi.
LVMH assure souhaiter l’indépendance de Moncler
Après des rumeurs sur un intérêt manifesté par Kering, Remo Ruffini avait confirmé en décembre 2019 des contacts avec le groupe de luxe français concurrent, mais avait précisé qu’il n’y avait aucune hypothèse concrète de vente de la société. C’est finalement chose faite.
Que souhaite donc le géant français, valorisé 347 milliards d’euros, en mettant un pied au capital de son concurrent? LVMH se présente comme un « actionnaire minoritaire stable et de long terme de Double R » et soutien du PDG en place. « Je suis heureux que le Groupe LVMH investisse » dans cette holding « pour renforcer sa position de principal actionnaire de Moncler et soutenir l’indépendance du groupe Moncler », a déclaré le PDG de LVMH Bernard Arnault, cité dans un communiqué.
Double R va augmenter son poids dans Moncler
Le géant français ne compte pas s’arrêter à cette petite prise de capital. Le communiqué commun précise que Double R « augmentera sa participation dans Moncler pour atteindre un niveau maximum de 18,5% à travers des achats complémentaires d’actions Moncler durant une période d’environ 18 mois ». Le financement de ces achats « sera réalisé par LVMH qui augmentera sa participation dans Double R jusqu’à un maximum d’environ 22% ».
Ce plan annoncé par le groupe de Bernard Arnault a été apprécié par les investisseurs qui ont fait monter le titre de 2,28% à 12h, à 694 euros.
Hermès envisage la haute couture
Interrogé dans le Financial Times jeudi, le PDG d’Hermès, Axel Dumas a déclaré que « nous pourrions faire de la couture, nous ne l’excluons pas. » Si le spécialiste de la maroquinerie possède une division de prêt-à-porter en pleine croissance conçue par Nadège Vanhee, la maison ne s’est pas encore lancée dans la couture.
La haute couture est le service le plus exclusif proposé par un nombre restreint de maisons de luxe, telles que Chanel et Christian Dior, où les vêtements sont confectionnés sur mesure. Un potentiel relais de croissance pour l’entreprise ayant affiché un résultat opérationnel courant en hausse de 7% à 3,1 milliards d’euros au premier semestre et un chiffre d’affaires en progression de 12% à 7,5 milliards d’euros, malgré le ralentissement de la consommation chinoise et américaine.
(Avec AFP)
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