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Ils sont une cinquantaine de sans-abri, soit une vingtaine de familles, à avoir pris la direction du gymnase Emile Morice, à Nantes. La plupart sont des enfants en bas âge.
Ces personnes en grande précarité espèrent ainsi passer une nuit au chaud mais aussi débloquer leur situation et trouver un logement pérenne en faisant pression sur la mairie de Nantes et la préfecture.
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Des suppressions de lits
Sébastien, bénévole à l’association Droit au Logement, participe à cette occupation dans l’espoir de trouver une solution pour ces personnes sans-abri. « Depuis plusieurs semaines nous avons de plus en plus de personnes qui viennent à nos permanences », explique-t-il à actu Nantes.
Nous avons de plus en plus de situations dramatiques avec des familles à la rue, des enfants en bas âge à la rue, dont certains sont malades. Ces familles ne parviennent pas à obtenir des réponses du 115.
Une première mobilisation, en septembre, devant la préfecture, avait été organisée pour «donner l’alerte », en vain. Selon Sébastien, la situation « est assez dramatique en Loire-Atlantique ». « Le 115 supprime des lits. 600 places d’hébergement ont été supprimées cette année en Loire-Atlantique alors qu’il y a de plus en plus de monde à la rue », soupire-t-il.
Certaines familles sont en attente de dossier de logement social « depuis plusieurs mois, voire années ».
« Ici c’est le luxe pour moi »
Madame Sadié*, mère célibataire, espère que cette action lui permettra de trouver un logement pour elle-même et ses enfants âgés entre 1 et 13 ans. « Je suis mère de six enfants, ça fait sept mois que je suis à Nantes et dans la rue avec mes enfants .»
La situation de Yasmina** est tout aussi précaire. Elle a fait une demande auprès de Nantes Habitat pour un logement en 2020. « Depuis 2022 je suis priorité mairie (sic) mais je n’ai aucune nouvelle ! Depuis le 5 août je suis à la rue. »
Souffrant d’une fracture du coccyx, cette Française de 57 ans est sous anti-inflammatoire et sous antidépresseurs. Tous les soirs elle cherche un parking où dormir. « Dès qu’on nous a proposé un gymnase, j’ai dit oui car j’ai nulle part où aller. Ici c’est le luxe pour moi.»
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« Nous allons dialoguer pour voir comment on va avancer »
À 16 h, des élus de la ville de Nantes sont venus sur place pour parler aux familles : Abbassia Hakem, adjointe à la maire de Nantes, déléguée aux solidarités et inclusion sociale, et Robin Salecroix, conseiller municipal de Nantes, délégué à la grande précarité et vice-président de Nantes Métropole.
On a rencontré les organisateurs de cette occupation du gymnase pour faire le point sur les familles, en nous fournissant des éléments pour voir comment on pouvait accompagner les familles en fonction des statuts qu’elles avaient.
« Nous allons dialoguer pour voir comment on va avancer », a assuré Abbassia Hakem. Une position partagée par son collègue Robin Salecroix.
« Un certain nombre de ces familles ou individus sont en situation régulière, travaillent sur le territoire et ne disposent pas de solution de logement », nous explique-t-il. « On va travailler en lien étroit avec les familles, l’association, la Ville et l’État, compétent en la matière, l’objectif c’est de permettre à chacun et à chacune de dormir au chaud.»
Ce jeudi soir, les familles passeront la nuit dans le gymnase de l’île de Nantes.
*La personne n’a pas souhaité donner son prénom
** La personne n’a pas voulu donner son nom de famille
Laure Gentil & Thomas Bernard.
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