« De tous les établissements où j’ai travaillé en Normandie, c’est pour moi la plus belle vue », s’émerveille Philippe Chamard, directeur de la Maison Douce Epoque, un hôtel de luxe qui vient d’ouvrir ses portes.
Nichée sur les hauteurs de Benerville-sur-Mer (Calvados), à quelques kilomètres du tumulte estival du littoral, la Maison Douce Époque se déploie comme une parenthèse de verdure et de silence bercée par le chant des oiseaux. « On ne nous voit pas de la route, ni de la plage, c’est un lieu de quiétude », vante le directeur de l’établissement qui vise une classification 5 étoiles.
Un Manoir qui a traversé l’histoire
Plus de quatre décennies après la naissance du Château Gabriel, à quelques encablures de là, le Manoir de Benerville a éclos en 1909. Un projet mené par l’architecte Henry Gouri pour un fortuné agent de change parisien, François Stephen-Ribes. À l’époque, il s’appelait le Castel Benerville. « Le manoir et ses écuries sont passés de main en main. Il a notamment été la propriété de François Coty, le père fondateur de la parfumerie moderne », raconte le directeur.
Rebaptisé Le Caniset en 1934, il est occupé quelques années plus tard par l’armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. « Pendant la guerre, les écuries servaient de gare temporaire pour une ligne éphémère entre la gare de Deauville et ce bâtiment qui passait par l’hôtel du Golf », précise le directeur qui sourit : « Ce Manoir a traversé l’histoire ».
Il faudra attendre le début des années 2000, et une réhabilitation minutieuse, pour que le Manoir ouvre ses portes, en se transformant en chambre d’hôte. « On y trouvait alors le spa d’Adriana Karembeu », rappelle Philippe Charmard. Une autre part de cette riche histoire, avant le rachat du Manoir par Emmanuelle Bourgueil en 2022. « Ça a été un vrai coup de cœur », confirme la propriétaire qui a souhaité respecter l’âme du lieu pour en faire un hôtel de luxe pas comme les autres. « Quand on arrive ici, on ne peut que sentir les lieux », partage le directeur.
Des chambres et suites en hommage à des écrivains
Après deux ans de travaux et un recrutement soigneux, la Maison Douce Époque a ouvert ses portes en juin. « C’est un lieu luxueux, intimiste, qui garde son histoire et sa quiétude », insiste le directeur. Une histoire préservée jusque dans les 14 chambres. « On est quand même dans une zone qui raconte une histoire littéraire. Gallimard habitait au bout du chemin, Proust venait en vacances à Benerville, Gabrielle Chanel était en dessous de nous », sourit le directeur. Pour rendre hommage à cette histoire et à cet univers si particulier, chacune des 14 chambres se vit comme un livre ouvert. « Elles ont toutes un nom d’auteur et chaque auteur a déclenché une thématique dans la chambre ». Celle dédiée à Émile Zola est ornée d’un mur de chapeau en tête de lit en hommage Au bonheur des dames, celle pour Jules Vernes nous plonge dans un univers bleu marine « avec une baignoire encastrée comme le Nautilus de Vingt mille lieues sous les mers », etc. Chaque chambre est un petit monde qui surfe sur la vague littéraire du siècle dernier. « Quand on dit que le voyage est unique, chez nous, ça a du sens ».
« Un luxe discret et décomplexé »
Dans cet hôtel on trouve également d’autres équipements comme un spa, une salle de séminaire, une piscine intérieure et extérieure, un boulodrome, un terrain de tennis, une salle de fitness, un hammam, un jacuzzi et un bar-restaurant, Le Romanesque. qui offre une expérience gastronomique avec son chef, Kévin Legoy, qui veut valoriser les produits normands. « J’ai eu le temps d’aller chercher un chef, une gouvernante générale, un responsable de restaurant à la hauteur de mes attentes, de recruter des chefs de service à mon image », se satisfait le directeur qui n’a travaillé que pour des palaces et des hôtels de luxe de cinq étoiles. Notamment récemment au Château d’Audrieu près de Caen ou à l’Auberge de la Source à Honfleur.
« Le luxe, c’est le souci du détail. C’est savoir à l’avance le nom d’un chien, de savoir par cœur le nom des clients, mais aussi ce côté un peu décontracté où l’on peut entendre rire le client et le personnel, même si tout le monde est à sa place ». Du luxe comme à la maison qui résume bien l’esprit de la Maison Douce Époque où 28 professionnels passionnés sont au petit soin des clients. « C’est un luxe discret et décomplexé. On vise la classification 5 étoiles, le restaurant a une ligne gastronomique, mais il y a un côté décontracté. Notre envie, c’est de respecter cet esprit de sérénité ».
Maison Douce Époque, Chemin du Tocq, Le Caniset, à Benerville-sur-Mer. Le spa et le bar-restaurant sont ouverts à tous. Informations et réservations sur : maisondouceepoque.com.
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