par Diana Mandia
19 juillet (Reuters) – La saison des résultats d’entreprises battra son plein dans les jours à venir, avec une avalanche de résultats de grandes entreprises, dont une bonne partie du secteur du luxe français et des banques européennes, combinée à une nouvelle série d’indicateurs sur l’activité économique du secteur privé et à la publication de l’inflation américaine PCE, la mesure la plus surveillée par la Réserve fédérale (Fed).
La semaine s’annonce encore sportive sur le plan géopolitique: Donald Trump, qui se présente comme un miraculé après sa tentative d’assassinat, a formellement accepté d’être le candidat du parti républicain pour l’élection présidentielle américaine de novembre, alors que le doute s’installe sur le maintien de la candidature de l’actuel locataire de la Maison Blanche, le démocrate Joe Biden.
Et tout cela sans oublier qu’à Paris, qui s’apprête à inaugurer les Jeux olympiques lors d’une cérémonie sur la Seine le 26 juillet, la situation politique reste toujours aussi incertaine à la suite de la fragmentation de l’Assemblée nationale née des élections législatives anticipées.
Tour d’horizon des perspectives des marchés des jours à venir:
1/ LE TOUR DU LUXE FRANÇAIS ET DES BANQUES
Le fleuron du secteur français du luxe, LVMH, propriétaire de Louis Vuitton, Dior et Tiffany & Co, publiera ses résultats le 23 juillet, suivi de Kering le 24 juillet et d’Hermès le 25 juillet dans un contexte marqué par l’atonie de la demande en Chine, un marché majeur pour le secteur.
Les avertissements et les chiffres mitigés du Britannique Burberry, de l’Allemand Hugo Boss et du Suisse Richemont >CFR.S> ces derniers jours n’ont fait que renforcer les craintes d’un déclin continu de la consommation de produits de luxe dans la deuxième économie mondiale, dont la classe moyenne réduit ses dépenses discrétionnaires dans un contexte de perspectives économiques moroses.
Selon les estimations de Visible Alpha, la croissance organique des ventes de LVMH au deuxième trimestre devrait être inchangée par rapport au trimestre précédent, tandis que Kering devrait enregistrer pour sa part une baisse de 9%.
Les ventes de leur rival Hermès devraient à nouveau défier le ralentissement du secteur et augmenter de 13% au deuxième trimestre.
Les investisseurs attendent également dans les jours qui viennent les résultats d’une série de grandes banques européennes, dont Deutsche Bank, BNP Paribas, Santander et Unicredit, où ils chercheront des indices supplémentaires sur la demande de prêts et l’évolution des coût liés aux dépôts.
2/ REFROIDISSEMENT POUR LA « TECH »
Le spectre d’une correction refait surface dans le secteur technologique et devrait rester d’actualité dans les prochains jours, le compartiment spécifique du S&P 500 ayant perdu près de 6% en un peu plus d’une semaine.
Les anticipations de baisse des taux d’intérêt par la Fed et les incertitudes sur la polique commercial américaine, y compris dans le cas d’un éventuel second mandat de Donald Trump, ont contribué à la fuite des investisseurs vers les grandes capitalisations après les récents records.
Les semi-conducteurs pourraient être particulièrement affectés par les tensions géopolitiques, étant donné que, selon l’agence Bloomberg, l’administration Biden envisage de restreindre unilatéralement les exportations vers la Chine de produits fabriqués à partir de technologies américaines, ce qui a nui aux grands noms du secteur.
Dans ce contexte, les résultats du deuxième trimestre de Tesla et de la société mère de Google, Alphabet , qui seront publiés mardi prochain, devraient donner le ton pour le secteur avant les chiffres de Microsoft et d’Apple la semaine suivante.
Tout signe indiquant des perspectives des bénéfices en baisse ou que les dépenses liées à l’intelligence artificielle sont moins importantes que prévu mettraient à l’épreuve le discours sur la domination de la technologie qui a dopé les actions plut tôt cette année.
3/ L’INFLATION VA-T-ELLE ENCORE RALENTIR?
La semaine sera également riche en indicateurs économiques de premier ordre, à commencer par l’indice des prix à la consommation (PCE) aux États-Unis, la mesure préférée de la Fed pour l’inflation, en particulier après que les prix ont montré une décélération sur un an en mai, renforçant les espoirs d’une réduction des taux de la Fed en septembre.
La publication de cet indice PCE, qui devrait encore ralentir à 2,5% en juin, interviendra le 26 juillet, quelques jours seulement avant la réunion de la banque centrale américaine prévue les 30 et 31 juillet.
Les derniers commentaires du président de la Fed, Jerome Powell, ont été considérés comme encourageants, le responsable monétaire ayant jugé que des progrès avaient été réalisés dans la lutte contre l’inflation.
En Europe, une avalanche d’indices PMI sur l’activité du secteur privé est attendue mercredi. Elle devrait fournir plus de détails sur la santé économique des entreprises de la zone euro, après le fort ralentissement observé en juin, et alors que les marchés parient largement sur une deuxième réduction des taux de la Banque centrale européenne (BCE) en septembre. (Rédigé par Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)
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