ON A POUSSÉ LES PORTES – L’une des destinations les plus touristiques de l’Île-de-France, s’enrichit d’un nouveau cinq-étoiles, à quelques mètres de la célèbre grille dorée qui marque l’entrée du château. Une adresse bien née, qui compte bien révolutionner Versailles.
Versailles ne possédait pas encore de Relais & Châteaux. Face au plus beau palais du monde, cet accident de l’histoire touristique est aujourd’hui réparé. Les Lumières, que l’été a porté sur les fonts baptismaux de l’hôtellerie de luxe, a pour famille 2 L Collection, groupe français, qui possède, entre autres fleurons, le Cinq Codet dans le 7e arrondissement de Paris et le château de Fonscolombe dans le sud de la France. Notamment. À Versailles, deux hôtels particuliers ont été réunis, aux façades hétéroclites, pour faire jaillir Les Lumières. Celui du duc de Gramont, pavillon sévère et celui du marquis de Villercef, richement orné, à la manière d’une petite folie du XVIIIe siècle, revisité par le XIXe siècle.
À découvrir
Un jardin d’opérette, que le printemps 2025 rendra très fréquentable, fait le lien entre les deux bâtis, sur lesquels veillent les architectes des bâtiments de France. « On a été très respectueux du patrimoine dont on avait désormais la charge, nos propriétaires avaient la volonté de s’inscrire dans le cadre prestigieux de cet environnement », explique Delphine Jaouen, directrice générale du groupe, désignant la grande verrière contemporaine qui fait office de lobby. Ce rectangle de verre couvre une cour d’entrée, sans pour autant s’arrimer sur les bâtiments qui l’entourent, classé au titre des Monuments Historiques.
Une déco toute en retenue signée de l’architecte Didier Benderli
Si vous espérez retrouver à l’intérieur de l’hôtel le château de Versailles, décliné sous toutes ses formes, comme un vulgaire prospectus touristique, vous faites erreur. « Nous avons voulu mettre en avant la destination que l’on réduit souvent, à tort, à la seule visite du château », explique encore Delphine Jaouen. Dans les chambres, le plafond rappelle en pointillé les jardins de Le Nôtre. C’est à peu près la seule allusion au royal voisin, si ce n’est un jeune poirier installé dans le jardin, la poire fruit préféré de Louis XIV.
On doit cette déco toute en retenue à l’architecte Didier Benderli, que le grand chic français semble avoir inspiré. En témoigne, dans les 31 chambres et suites, une sobriété qu’imposent des murs gris aux rechampis blanc et des entrées de chambre vert olive, autrement appelé « vert château ». Canapé de velours, tête en lit en paravent recouvert d’un tissu damassé, parquet blond et lourds rideaux crème, un décor de week-end que sublime un éclairage indirect sophistiqué, mais dont la commande est simple. Rare ! Pour accéder aux chambres, les couloirs étroits ne filent pas toujours droit, ce qui ajoute au charme des lieux, murs tapissés d’un velours de Gênes bleu gris. Franchement il aurait été difficile de faire plus harmonieux.
De l’harmonie et du charme
Les chambres de l’aile Gramont, offrent une hauteur de plafond importante et des volumes plus généreux. On y trouve la suite éponyme, dont l’œil-de-bœuf s’ouvre sur la chapelle royale que l’on voit, telle une apparition, dans son habit d’or. Des marches en bois garnissent le dessous des fenêtres mansardées, pour permettre de se hisser à bonne hauteur. Quel charme… Dans le corps principal, l’espace est plus resserré, on y retrouve l’esprit des petits appartements, cher à la famille royale, qui loin du faste aimait à s’y retirer. Et les grands personnages du règne ont donné leur nom aux chambres, comme les Frères Montgolfier ou Bougainville.
L’hôtel a développé un concept très novateur dans l’hôtellerie de luxe, où sans doute jamais il a été poussé aussi loin. « On s’occupe beaucoup généralement du corps quand on va à l’hôtel, par une série de propositions autour de la forme, chez nous c’est à l’esprit et au mental que l’on souhaite apporter tous nos soins », explique Lorene Martel, présidente du groupe hôtelier, propriétaire des lieux. Dans chaque chambre une couverture lestée de 8 kg dans laquelle on s’enveloppe, est censée reproduire l’effet apaisant du placenta qui entoure le fœtus, une boîte vocale de méditation propose plusieurs programmes vocaux et musicaux et chaque soir, la femme de chambre dépose un petit livre, « 365 exercices de pleine conscience » dont un marque-page signale un passage adapté, à méditer avant de s’endormir…
Un programme anti jet-lag a été aussi développé et l’on peut démarrer la journée par une séance d’autohypnose avec un appareillage connecté très pointu livré en chambre sur simple demande. « Il ne s’agit là que d’une proposition, rien de contraignant, on veut laisser à nos clients le choix d’adhérer ou non » explique Lorene Martel, qui compte bien enrichir le concept de nouvelles idées et dès le printemps prochain l’étendre à ses autres établissements.
Une gamme de soins signée Brad Pitt
Au sous-sol s’est logé un très joli petit spa avec deux cabines, un hammam, un sauna et un grand fitness. La marque de Brad Pitt « Beau Domaine » est dans une exclusivité mondiale la seule utilisée pour les soins. Produits à base de grains de raisin issu de sa propriété exploitée par la famille Martin, avec qui il a développé cette ligne. Les tarifs démarrent à 70 euros la demi-heure, que ce soit pour un soin ou un massage. Table chauffante et couverture lestée rendent le passage en cabine particulièrement relaxant.
« La cuisine bourgeoise est notre ADN»
Après le corps et l’esprit, l’hôtel affiche d’autres ambitions, cette fois pour réjouir les papilles. Le jeune chef, Erwan Lethomas, la trentaine, a un excellent pedigree, du Crillon à la Tour d’Argent. De cette dernière adresse il a sans doute appris à réussir la cuisson d’un filet de canard, accompagné d’une déclinaison de potimarrons en cocote de fonte. « La cuisine bourgeoise est vraiment notre ADN, explique Antoine Gely, directeur de la restauration, le chef utilise des produits simples et bien sourcés pour une cuisine lisible de partage ». À l’image de cet éclair, le gâteau familial du dimanche par excellence, décliné autour de la figue, qui est en soi un petit chef-d’œuvre de gourmandise.
Le chef étend son règne sur deux lieux, situés au rez-de-chaussée. La Table des Lumières, le gastro et Le bar des Philosophes, l’un dans le prolongement de l’autre. Déco chic avec de grandes tables en marbre blanc, dont les ovales sont les plus conviviales. On y dîne autour de 70-80 € (La Table des Lumières). Au bar des Philosophes on trouve une vraie carte de snacking, avec croque-monsieur et une authentique salade César, fidèle à la recette originale, sans apport incongru. Une petite merveille (25 €) qui réjouira les amateurs.
Dans cet hôtel le personnel jeune et sympathique, uniformes clairs très élégants, sans être sinistres, est très engagé. On ressent à travers sourires et disponibilité, la volonté de bien faire, à l’aube du nouveau projet qui mobilise et porte tout le monde. L’adresse, estampillée cinq étoiles, réussie donc son entrée sur la scène hôtelière Versaillaise. Les Lumières s’allume et ne sont, semble-t-il, pas près de s’éteindre…
Hôtel Les Lumières, 5, rue Colbert, 78000 Versailles. Tél. : +33(0)1 87 500 500. À partir de 380 euros la nuit.
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