L’Amérique domine la tech, la France le luxe

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Sur les marchés financiers, on les appelle désormais les « Magnificent Seven ». Un clin d’œil aux Sept Mercenaires, sans doute. Ou à la célèbre chanson des Clash, ce groupe punk des années 1970… Microsoft, Apple, Alphabet (maison mère de Google), Amazon, Nvidia, Meta (ex-Facebook) et Tesla, dans l’ordre hiérarchique des capitalisations boursières vendredi soir à Wall Street. Ce sont les sept géants de la tech américaine, les puissants Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon) auxquels se sont joints Microsoft, donnant les Gafam, puis, plus récemment, les fabricants de puces Nvidia et de voitures électriques Tesla, dirigé par le fantasque Elon Musk. Les « Sept Magnifiques » alignent ensemble une capitalisation boursière de près de 13 000 milliards de dollars et plus du quart du poids total de l’indice S&P des 500 plus grandes valeurs américaines cotées à Wall Street. À 2,5 billions seulement de la totalité du PIB de l’Union européenne… et quatre fois celui de la France. À elles seules, ces sept sociétés ont aspiré la totalité des performances du Nasdaq, la Bourse des valeurs technologiques, l’an dernier. Cela veut dire que la performance boursière moyenne de toutes les autres entreprises de l’indice a été de… zéro. « Winners take all », dit-on dans le monde de la tech. Cela n’a jamais été aussi vrai ! Deux de ces entreprises figurent dans le cercle très fermé des sociétés qui pèsent plus de 3 000 milliards en Bourse. Microsoft y a pris depuis décembre la première place, légèrement devant Apple.

Deux grandes révolutions informatiques

L’ensemble du secteur de la tech américaine est tiré vers le haut par les deux grandes révolutions de l’informatique : le cloud computing, qui permet le stockage massif de données, et l’intelligence artificielle. C’est grâce à sa position acquise dans ces deux domaines que Microsoft, qui a pris le contrôle d’OpenAI, le développeur de ChatGPT, est devenu la première entreprise du monde.

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L’Américain d’origine indienne Satya Nadella, son PDG, second successeur de Bill Gates, peut se prévaloir d’une performance boursière de plus de 1 000 % depuis son arrivée il y a dix ans à la tête du géant des logiciels : le cours de Bourse est passé de 40 dollars en moyenne en 2014 à plus de 400 dollars aujourd’hui. Impressionnant ? Pas du tout : celui de Nvidia, fabricant de cartes graphiques de jeux vidéo, est passé sur la même période de 5 à plus de 600 dollars. Qui dit mieux ? Le bitcoin, dont le cours a flambé de 300 dollars à l’époque à 41 800 dollars au cours du week-end.

En 2014, il y a dix ans, vous auriez dû investir dans la tech américaine, à défaut de croire à la monnaie virtuelle. Les « Sept Magnifiques » se négocient aujourd’hui à environ 27 fois leurs bénéfices prévisionnels. C’est 10 points au-dessus des autres valeurs de l’indice des sociétés américaines. On cherche encore ce qui pourrait les faire chuter. Peut-être le droit de la concurrence. Plusieurs autorités antitrust sont sur les dents, aux États-Unis comme en Europe. Mais aucun démantèlement n’est en vue. La pression monte autour de l’IA. Le New York Times a porté plainte aux États-Unis contre OpenAI, l’accusant d’avoir utilisé massivement ses articles sans autorisation ni rémunération pour entraîner ses modèles. Ce qui n’a pas l’air d’inquiéter outre mesure le patron de la star de l’IA. « L’intelligence artificielle a le potentiel de devenir le musée des horreurs de l’antitrust si on ne fait rien », a déclaré en novembre Benoît Cœuré, le président de l’Autorité française de la concurrence. Son homologue britannique se penche déjà sur le cas de l’alliance entre Microsoft et OpenAI.

Les résultats annuels des « Magnificent Seven » seront tous publiés dans les prochains jours. De quoi les propulser encore plus haut ? « Quand tu arrives au sommet de la montagne, continue à grimper », dit un proverbe tibétain. En France, c’est ce qui est arrivé au cours du français LVMH après les très bons résultats annoncés vendredi. Le géant français du luxe, dopé par ses ventes aux États-Unis, malgré leur ralentissement en Chine, a propulsé à lui seul l’indice CAC40 vers de nouveaux sommets.

La France bénéficie elle aussi du leadership boursier de six entreprises emblématiques, qui pèsent près de la moitié de la capitalisation du CAC40. Parmi ces six, si on écarte TotalEnergies et Sanofi, quatre entreprises du secteur du luxe se distinguent : on les appelle les « Khol » pour Kering, Hermès, L’Oréal et LVMH et ils pèsent à eux quatre 890 milliards d’euros de capitalisation. L’Amérique domine la tech, la France le luxe, qui a remplacé la grande distribution dans le classement des fortunes. C’est bien, mais il est urgent de créer aussi des champions français et européens de la tech, sauf à risquer de perdre, plus encore, notre souveraineté numérique.

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