Avec de nombreux professionnels engagés sur le créneau de l’automobile premium, Rodez est petit à petit en train de devenir une plaque tournante de cette économie.
Cannes, Monaco, Paris… c’est l’inévitable triptyque qui se dessine lorsque l’on pense au marché de l’automobile de prestige. Pourtant, loin des paillettes de la Côte d’Azur, Rodez se taille une petite réputation dans le milieu. Depuis plusieurs années, de nombreux marchands automobiles se sont lancés sur les segments dits premium, voire luxe, du négoce automobile. « C’est vrai qu’en proportion, par rapport à la taille de la ville, nous sommes assez nombreux », reconnaît un professionnel qui préfère garder le silence.
Des plutôt conventionnelles grosses berlines allemandes aux plus rares sportives italiennes, il suffit de passer devant les différents showrooms ou de visiter les pages internet des marchands pour s’en rendre compte, il y en a pour tous les goûts. Citons notamment des entreprises bien connues des férus de grosses cylindrées comme Franck Bonnefis automobile, à ne pas confondre avec la société portant le même patronyme Bonnefis automobile, ou encore PLB et Calsat. Alors pourquoi un tel engouement existe-t-il sur le secteur élargi du Ruthénois, de Baraqueville à Druelle en n’oubliant pas le Piton ? « C’est un métier qui attire. De nombreux vendeurs sont des passionnés, et lorsque l’on aime les voitures, c’est assez logique de vouloir vendre les plus belles d’entre elles », répond simplement Manon Malphettes, commerciale pour l’entreprise Franck Bonnefis automobile. Un autre point est avancé, celui d’être sur un territoire qui cultive un certain amour pour les bolides. « Nous avons de nombreux rallyes organisés sur le territoire, et puis, dans une zone rurale comme la nôtre, la voiture est essentielle pour se déplacer, les Aveyronnais y accordent de l’importance », explique Jean-Charles Carel, qui en parallèle de son activité principale de constructeur dans le bâtiment, s’est lancé dans la recherche personnalisée et la revente de véhicules sportifs avec sa société Rose cars prestige.
Une clientèle venue de l’extérieur
Pourtant, ces éléments ne suffisent pas à justifier cette effervescence autour de l’automobile premium. La preuve, en moyenne, ces négociants ne réalisent que 30 % de leur chiffre d’affaires auprès de clients locaux. Une part non négligeable, mais tout de même minoritaire. « On amène des gens de l’extérieur à venir à Rodez pour acheter leur véhicule, reconnaît Édouard Bonnefis, conseiller stratégique pour Bonnefis automobile. Certains arrivent directement en avion privé. Nous avons des clients monégasques, espagnols, portugais… Nous sommes fiers de contribuer à cette économie. »
Car désormais, venir acheter un véhicule est aussi une expérience. Les acheteurs sont choyés et certains en profitent pour passer quelques jours sur place. « Avec des endroits comme Fontanges ou Labro par exemple, nous avons de quoi accueillir une certaine clientèle haut de gamme », précise un professionnel. Et puis l’arrivée d’internet a facilité les démarches, peu importe la localisation de son garage. « C’est beaucoup plus facile de vendre et d’acheter auprès d’une clientèle extérieure », valide Manon Malphettes. Certains marchands proposent même un service de livraison, bien que cette offre reste pour l’instant minoritaire.
Pour autant, même s’il est plus restreint, un marché est bel et bien existant à l’échelon local. « Il y a un vrai dynamisme économique ici avec de belles entreprises et une culture de l’entreprenariat, se réjouit Édouard Bonnefis. De nombreux Aveyronnais aiment se faire plaisir avec avoir travaillé toute leur vie. » Une chose est sûre, du V6 au V12, ils auront l’embarras du choix.
Le boom du marché de l‘occasion
Un autre point est avancé par les professionnels du secteur pour justifier une telle offre sur le Piton, c’est celui d’avoir un marché de l’occasion particulièrement dynamique, ce, d’autant plus au niveau des véhicules de prestige.
50 000 euros de malus écologique !
« Aujourd’hui, si vous achetez une Porsche 911 neuve, vous devrez débourser 50 000 € de malus écologique, explique un revendeur. Le marché de l’occasion est donc boosté. À la fois car les véhicules sont économiquement plus attractifs, mais également car le neuf étant plus cher, ils gardent une plus grande valeur avec le temps. » C’est de cette manière que les marchands peuvent tirer leur épingle du jeu. Ceci se reflète au niveau des immatriculations de véhicules neufs pour les particuliers.
On en comptait plus de 2 millions chaque année avant 2019, mais seulement 1,567 million en 2022. Et la crise sanitaire ne suffit pas à expliquer cette chute En 2022 seulement 4 814 véhicules neufs ont été immatriculés en Aveyron, c’est 8 % de moins qu’en 2021.
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