Économie: le luxe se taille une réputation XXL en Normandie

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Saint James, port d’attache d’une marque chic 

usine_HD-027 - Saint James

C’est l’une des plus anciennes entreprises normandes, née dans une des baies les plus connues au monde. La commune de Saint-James dans la Manche, située à quelques encablures du Mont-Saint-Michel, a donné en 1889 son nom à la marque des marins et des pêcheurs, des plaisanciers et des familles. On lui doit l’iconique marinière et le fameux pull marin, emblèmes du savoir-faire d’une maison haut-de-gamme. 

« Saint James n’est pas à la mode, c’est la mode qui vient à Saint James », aime à revendiquer Luc Lesénécal, à la barre depuis 2013 d’une entreprise tournée à la fois vers le tricotage et la confection laine et la fabrication coton. 

Devenu après-guerre le leader français de la maille marine, les Tricots Saint James s’adressent dans un premier temps au monde des terre-neuvas qui affrontent de dures tempêtes avant d’intéresser des clients épris de casual chic. Au fil des évolutions liées à des nouvelles ères liées aux loisirs, Saint James a agrandi ses bureaux, et ateliers qui s’étendent sur 15 000 m2, ouverts aux visites et contigus à la boutique phare normande. 

Le site historique emploie 350 collaborateurs (dont 200 à la seule production), qui tricotent tous les mois 700 000 km de fil. Près de 40 % des ventes des articles intemporels comme les nouvelles collections sortis des ateliers normands se font à l’étranger. 

Le saviez-vous ? Le « vrai pull marin » reconnaissable à sa maille serrée et ses 4 boutons sur l’épaule gauche nécessite à lui seul 23 km de fil et 18 étapes de fabrication sont nécessaires. Pour sa confection, 18 couturières interviennent pour couper, monter, contrôler…

 

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Sur Instagram : @saintjames

La maroquinerie Vuitton s’enracine dans le Sud-Manche 

Par les grandes baies vitrées, la vue est imprenable sur la baie du Mont-Saint-Michel. L’environnement semble favorable au développement de l’industrie textile. C’est ici, à Ducey, à une douzaine de kilomètres du célèbre site touristique que Louis Vuitton a lancé son premier atelier de maroquinerie en février 2002. Un second suivra en 2006 incluant un atelier dédié aux pièces détachées. 

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« Le choix de la localisation s’est fait par attaches pour la région d’un directeur de l’époque », note un porte-parole du groupe LVMH, alors que l’objectif de l’entreprise du luxe était de s’implanter à la campagne, mais à proximité directe de l’autoroute. Dans une région marquée par la perte de vitesse du textile et de la maroquinerie, le choix du Sud-Manche s’imposait d’autant plus que « le bassin d’emploi est intéressant ». 

En complément de la production en série, la prestigieuse marque a développé trois pôles de compétence. Celui des composants est consacré à toutes les pièces nécessaires pour les réparations Louis Vuitton du monde entier, en lien avec le service après-vente de la maison. Depuis 2008, le pôle « personnalisation » permet, grâce à l’impression numérique, de personnaliser des produits à la demande des clients ou « en collaboration avec les nouveaux produits ». Enfin, depuis 2014, une petite équipe de maroquiniers expérimentés travaillent avec des techniciens et l’équipe Style à Paris pour lancer les premières pièces présentées en show-room et aux défilés. 

Critère particulier : Vu le faible nombre de formations en maroquinerie, l’entreprise forme elle-même ses quelque 800 employés. À la recherche régulièrement de nouveaux talents « en raison du succès croissant des articles qui se renouvellent constamment », Vuitton demande aux maroquiniers « habilité, précision, soin et minutie ». 

Instagram : @louisvuitton

Le parapluie au beau fixe à Cherbourg 

DSCF4426 copie - Parapluie de Cherbourg

Il a le goût de l’intemporalité, est infroissable et fabriqué à la main. À lui seul, avec son tissu conçu comme « un voilier de haute performance » et ses poignées en bois ou en cuir, il représente le savoir-faire à la française. Le parapluie de Cherbourg du nom de l’entreprise depuis mars 2020, immortalisé par le fameux film de Jacques Demy, est conçu en 25 000 exemplaires chaque année. Il prend forme dans la Manufacture, un prestigieux bâtiment aux allures hausmanniennes de 2000 m2 situé en plein centre en lieu et place de l’ancienne banque de France, qui regroupe 200 m2 d’ateliers, une boutique et un musée ouverts au public. 

« Tout se visite chez nous », glisse Charles Yvon, à la tête de l’entreprise familiale depuis 2018. « Pas de secret de fabrication ici. Nous sélectionnons les matières premières auprès de fournisseurs français, italiens et japonais. Ensuite, c’est notre technique propre qui joue. » Un savoir-faire made in normandy auquel tient le PDG, qui veut « faire fonctionner l’économie locale. » Le dirigeant, nommé en 2021 entrepreneur « Made in France » fait par ailleurs appel à une dizaine de prestataires de la région. Ces derniers s’ajoutent à la trentaine de salariés, « manufacturiers du luxe », formés pendant cinq ans en interne à toutes les étapes proches d’un « travail quasi d’art ». 

Le saviez-vous ? Le produit haut-de-gamme, qui attire de nombreux postulants fiers de représenter cette marque de poids dans La Manche, se décline par ailleurs sous forme de chouchous pour cheveux, de coussins intérieurs brodés, de housses de costumes, de polos, de ponchos… Tous conçus avec les chutes de tissus de parapluie. « Ces articles restent une niche, mais nous répondons à une demande », remarque, enthousiaste le dirigeant du Parapluie de Cherbourg, qui enregistre une croissance de 20 % chaque année. 

Instagram : @leparapluiedecherbourg

Liste Rouge, toujours tirée à 4 épingles à Flers 

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C’est l’un des trois derniers ateliers français spécialisés dans la chemise sur-mesure. Liste Rouge, née en 1938 sous le nom Durfor à côté de Flers entre le Calvados et l’Orne, tire son épingle du jeu en maintenant l’article haut-de-gamme pour homme. Il est « griffé Normandie » avec un atelier qui emploie sept salariés à Condé-sur-Noireau dans le Calvados où sont également conçus pyjamas, peignoirs et caleçons. Pierre-Antoine Dillemann, le directeur commercial le reconnaît : « Notre première grande force est notre histoire et notre implantation. Nous trouvons de la main d’œuvre sans problème en Normandie. » 

Un personnel formé à l’extérieur pour sortir une chemise de coton ou de lin, tissu acheté auprès des Anglais et des Italiens, vendu entre 350 et 450€ la pièce après une centaine d’opérations manuelles. 

L’autre force de cette entreprise rachetée par un discret investisseur à la fin des années 90 se trouve dans son bouche-à-oreille et une clientèle fidèle constituée de cadres dirigeants, de professions libérales, de patrons du CAC 40, de France et de l’étranger. « Les habitués en quête de qualité savent que notre métier n’existe quasiment plus. Quand ils nous connaissent, ils ne nous lâchent plus. » Liste Rouge accompagne sa clientèle depuis le patron jusqu’aux finitions dans sa boutique parisienne, située à deux pas de l’Elysée, dans la prestigieuse rue du Faubourg Saint-Honoré. Une vitrine importante, meilleur atout pour communiquer et qui permet à l’entreprise normando-parisienne de progresser chaque année de 5 %. 

Secret de fabrication : le col des chemises nécessite à lui seul une trentaine d’opérations. 

Instagram : @listerougeparis

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