« Est-ce qu’ils ne veulent plus que du luxe sur le littoral ? » Les propriétaires de mobil-home craignent l’expulsion

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Un camping de Fouesnant, dans le Finistère, est sur le point d’être racheté par un groupe de promotion immobilière, faisant craindre à ses usagers de devoir quitter les mobil-homes qu’ils y ont installés. La Fédération des propriétaires de mobil-home dénonce une éviction progressive de ce type de vacanciers sur tout le littoral Atlantique.

Pour la soixantaine de propriétaires de mobile-homes, c’est un petit coin de paradis devenu un peu leur maison. Sur la pointe de Beg Meil, à 10 minutes à pied de la plage de la cale, le camping de Kerroland accueille, d’avril à septembre, ses fidèles vacanciers.

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Le propriétaire a transformé en camping dans les années 1960 les terres agricoles de ses parents fermiers, sur la commune de Fouesnant, dans le Finistère. Depuis plusieurs années, il évoquait son projet de vendre le terrain.

La lettre à en-tête de la société Giboire, le puissant groupe immobilier rennais, que reçoivent les usagers du camping, il y a deux semaines, les plongent dans le désarroi : le groupe de promotion immobilière annonce avoir « finalisé, avec le propriétaire des lieux, les conditions d’une cession », selon le courrier que nous avons consulté.
En d’autres termes, l’entreprise va racheter le camping, et promet d’« assurer la continuité des services du camping a minima pour les deux prochaines saisons. » Pour la suite, le groupe rennais a d’autres projets, « nous réfléchissons à l’évolution de ce site », assure-t-il. 

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On a investi toutes nos économies pour notre retraite, donc on va se battre

Paul Savary, propriétaire de mobil-home

Pour Paul Savary, propriétaire d’un des mobil-homes du camping de Kerolland depuis six ans, pas question de faire une croix sur les vacances en famille passées à moindres frais au bord de la mer.

« L’été dernier, nous y avons eu de bons moments, ma fille et mes petits-enfants nous avaient rejoints avec leurs tentes, car il y a des emplacements à louer pour les tentes », se souvient-il. Pour le loyer de l’emplacement de son mobile-home, il paie 2 000 euros par an.

Et d’expliquer ce qui fait la différence entre ce type de camping « où les gens restent au moins trois semaines » et les « campings modernes, où l’on ne peut rester que quelques jours tellement ils sont chers. » 
Un modèle de camping familial qui devient rare sur le littoral breton.

« Est-ce qu’ils ne veulent plus que du luxe sur le littoral ? »

Paul Savary

propriétaire d’un mobile-home à Beg Meil, sur la commune de Fouesnant

Le retraité ne compte pas en rester là. Il a lancé un collectif réunissant une trentaine de propriétaires de mobil-homes du camping de Kerolland. Et une pétition est mise en ligne. En une semaine, elle a réuni 7 000 signatures. « On a investi toutes nos économies pour notre retraite, donc on va se battre. »

Pour Michel Harismendy, président de la Fédération nationale des propriétaires de résidences de loisirs (FNPRL), l’histoire du camping de Kerolland à Beg Meil, sur la commune de Fouesnant, est la conséquence des fortes pressions immobilières qui pèsent sur les campings depuis la crise du Covid. D’après lui, « les gens restent désormais davantage en France pour les vacances », ce qui a aiguisé l’appétit des promoteurs immobiliers.

Il cite l’exemple d’un camping à côté de Cabourg, en Normandie, accueillant des propriétaires de mobil-homes. Selon le président de la FNPLR, le nouveau propriétaire du site serait tenté de faire fuir ses locataires. Il a augmenté le loyer des terrains des mobil-homes de 15%, tout en réduisant le temps d’ouverture dans l’année.

« Les gestionnaires de camping s’octroient tout un tas de droits, comme interdire les mobil-homes de plus de 18 ans pour pousser à l’achat d’un nouveau mobil [dont le prix à neuf va de 50 000 à 80 000 euros], qui sera l’objet d’une commission de 25 à 30%, empochée par le gérant du camping« , détaille Michel Harismendy.
Pour lui, le problème principal est qu’il n’y a pas de cadre légal précis, les règles étant essentiellement définies dans le règlement intérieur du camping, qui est à la discrétion du gérant.

L’unique levier pour rester sera de contester le permis d’aménager

Michel Harismendy, président de la Fédération nationale des propriétaires de résidences de loisirs

Dans le cas précis du camping de Kerolland, « l’unique levier pour rester », estime Michel Harismendy, « sera de contester le permis d’aménager », une fois qu’il aura été délivré par la commune de Fouesnant. Les usagers du camping redoutent l’implantation d’une résidence de vacances de luxe. Ils se fondent sur une image aérienne de projet immobilier qui leur a été transmise. 

Si les propriétaires de mobil-home saisissaient les tribunaux, ce serait un contentieux supplémentaire pour le maire de Fouesnant, dont le PLU a été retoqué deux fois par la justice administrative, en 2020 et en 2022. Le Plan local d’urbanisme qu’il proposait avait été jugé trop gourmand en terres agricoles et démesuré dans le nombre de constructions qu’il autorisait.

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