L’inflation plus élevée que prévu au Royaume-Uni a rappelé au marché la persistance des pressions sur les prix dans les économies développées, ce qui pourrait retarder ou limiter les baisses de taux d’intérêt par les banques centrales. C’est dans ce contexte que les investisseurs vont prendre connaissance, dans quelques heures, des minutes de la réunion de mai de la Fed américaine et, dans un tout autre registre, des comptes financiers de Nvidia au premier trimestre.
Vers 15h45, le Cac 40 perd 0,49% à 8.101,5 points, au plus bas depuis deux semaines. A Francfort, le Dax cède 0,35% et le FTSE à Londres 0,7%.
A 2,3% et 3,9% sur un an, l’inflation britannique, qu’elle soit globale ou sous-jacente, a baissé moins que prévu au mois d’avril, sapant l’espoir que la Banque d’Angleterre emboîte le pas à la BCE en réduisant le niveau de son taux directeur dès le mois prochain. Une première détente pourrait n’avoir lieu qu’à l’automne. Conséquence : la livre sterling s’est renforcée et les obligations ont chuté, entraînant une hausse de leurs rendements. « Le marché est actuellement obsédé par le timing du coup d’envoi de l’assouplissement monétaire des grandes banques centrales et le mouvement de baisse de la paire EUR/GBP reflète la probabilité accrue que la BoE n’accompagne pas la BCE en juin », a commenté Jane Foley, responsable de stratégie chez Rabobank.
Des minutes hawkish en vue
Toujours ce matin, la banque centrale de Nouvelle-Zélande s’est aussi fait l’écho des craintes concernant la ténacité des pressions inflationnistes en indiquant que sa politique resterait stricte plus longtemps, quand bien même son économie est en récession et son marché du travail ralentit.
Le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed, à l’issue de laquelle Jerome Powell avait écarté la possibilité d’un tour de vis supplémentaire, sera rendu public à 20 heures. Les stratèges de Bank of America s’attendent à un ton légèrement plus hawkish des délibérés du FOMC, dont certains membres se demandent si « leur politique est à la hauteur », alors que l’inflation n’a fait que stagner au premier trimestre. Depuis la réunion du 1er mai, les banquiers centraux ont martelé qu’il était préférable de faire preuve de patience avant d’envisager une détente, et ce, même si les prix à la consommation en avril se sont légèrement tassés. Le gouverneur Christopher Waller a déclaré hier sur CNBC qu’un affaiblissement continu des données au cours des trois à cinq prochains mois permettrait à l’institution de considérer une baisse des coûts d’emprunt… en fin d’année.
Des attentes stratosphériques
Les indices actions américains ne bougent quasiment pas par rapport à leur de niveau en clôture mardi. L’action Target chute de 8,4%. Du fait de l’inflation, le distributeur a enregistré une baisse de ses ventes trimestrielles et son bénéfice n’a pas atteint les estimations du marché. Outre la Fed, le marché attend de pied ferme les résultats du concepteur de puces graphiques Nvidia dans la soirée. Les primes actuelles sur les marchés d’options impliquent que les traders anticipent une variation de 8,6% de son action dans un sens ou dans l’autre – ce qui équivaut à un gain ou une perte de capitalisation de plus de 180 milliards de dollars – lorsque les marchés américains ouvriront demain, selon les données de Bloomberg. Charlie McElligott, chez Nomura, estime que de solides trimestriels pourraient s’avérer aussi bénéfiques pour la Bourse que de faibles chiffres d’inflation. Souvenez-vous qu’au lendemain des excellents résultats de Nvidia du quatrième trimestre, le S&P 500 avait pris 2,11% sur la seule séance du 22 février.
Mais la barre est haute pour la société californienne, dont le cours a explosé de plus de 90% cette année après avoir plus que triplé en 2023. Les investisseurs attendent de voir si la star de l’IA sera capable de répondre aux attentes élevées qui l’entourent : un chiffre d’affaires en hausse de 243,3% sur un an au premier trimestre, à 24,69 milliards de dollars, et une croissance de 418% du bénéfice par action à 5,65 dollars, selon les données de Bloomberg. « Les résultats vont soit faire passer le cours de l’action au-dessus de la barre psychologique des 1.000 dollars par action, soit déclencher des prises de bénéfices. Un résultat en deçà de l’excellence ne satisfera probablement pas l’appétit des investisseurs », fait valoir Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.
La petite mise en garde de Chanel fait mal aux concurrents
Au sein du Cac 40, Hermès accuse la plus forte baisse du jour (-4,2%) tandis que Kering et LVMH (propriétaire d’Investir) lâchent environ 1,5%. Chanel, qui a publié hier soir une croissance à deux chiffres de ses ventes annuelles, a averti que l’industrie du luxe entrait dans un environnement plus difficile. Selon David Da Maia, chez CIC Market Solutions, le résultat opérationnel du groupe a été amputé de plus de 100 points de base à cause de l’augmentation de 20% des dépenses de marketing. Chanel évoque « un environnement de marché moins favorable en 2024 et ne donne aucune indication – contrairement aux années précédentes – sur sa performance au cours des derniers mois, ce qui suggère que sa croissance a clairement ralenti depuis le début de l’année, à l’instar de l’ensemble du secteur », souligne l’analyste.
Parmi les notes analystes du jour, Eutelsat perd 5,6% suivant la dégradation de Citi d’ « achat » à « neutre » tandis que Soitec, relevé par JPMorgan à « neutre », gagne 3,2%.
Cette chronique se veut produite de la façon la plus authentique que possible. Dans la mesure où vous décidez d’apporter des précisions concernant le sujet « Luxe » il est possible de d’échanger avec notre équipe. Le site plaisir-secret.fr a pour finalité de publier diverses publications autour du sujet Luxe communiquées sur la toile. Pour vous faciliter la tâche, plaisir-secret.fr vous produit cet article qui aborde le thème « Luxe ». Consultez notre site plaisir-secret.fr et nos réseaux sociaux dans l’optique d’être informé des prochaines parutions.
