La start up ID Genève, qui fabrique des montres de luxe à partir de matériaux recyclés, a levé des fonds auprès d’investisseurs, dont l’acteur américain Leonardo DiCaprio.
Le 18/10/2023 à 11:30
Connu pour son engagement envers la planète, l’acteur Leonardo DiCaprio vient d’investir dans la start up horlogère ID Genève, specialisée dans les montres circulaires. Un choix ciblé pour l’acteur et un tremplin pour la marque suisse, lui permettant de continuer à expérimenter des procédés de production durables.
« Deux millions, ça n’est pas beaucoup dans l’industrie horlogère »
Fondée fin 2020 par deux trentenaires genevois, la start-up ID Genève a levé 2 millions de francs suisses (2,1 millions d’euros) dans un tour de table qui inclut également des investisseurs suisses, indique-t-elle mardi dans un communiqué.
« Deux millions, ça n’est pas beaucoup dans l’industrie horlogère », a reconnu Nicolas Freudiger, un de ses cofondateurs lors d’un entretien avec l’AFP. Mais la somme levée va permettre à cette micro-entreprise, qui ne compte pour l’instant que 7 employés, dont ses cofondateurs, de poursuivre ses recherches sur les matériaux et d’augmenter sa production.
Et la présence de l’acteur américain parmi ses investisseurs va lui permettre « de gagner des années de développement », se félicite-t-il, en espérant qu’il portera la montre sur les tapis rouges.
Des montres réalisées à partir d’invendus
ID Genève fabrique des montres à partir de matériaux recyclés ou recyclables, aussi bien pour les boîtiers de montres que les bracelets et emballages.
Pour ses mouvements, la start-up utilise uniquement des invendus de montres de luxe, qui seraient sinon détruits, puis les démonte, les lave, les remonte pour les remettre en circulation dans ses collections. Ses boîtiers sont fabriqués uniquement à partir d’acier haut de gamme 100% recyclé en récupérant les déchets d’une quarantaine d’entreprises dans le Jura, dont des horlogers mais aussi des fabricants de matériel médical, comme des scalpels, dont elle reprend les meilleurs rebuts.
Afin de diminuer l’énergie consommée pour fondre l’acier, la start-up a mené des tests dans un four solaire à Mont-Louis, dans les Pyrénées, où la température peut monter à plus de 3.000 degrés grâce aux rayons du soleil, captés par de grands miroirs convexes.
Un concept visionnaire et engagé
« On veut réconcilier le luxe avec les attentes de notre génération », explique à l’AFP Nicolas Freudiger, qui veut se distinguer des grandes marques de luxe traditionnelles qui mettent l’accent sur leur « exclusivité » et « les matériaux rares ».
« Nous, nous parlons de déchets qu’on valorise dans un monde circulaire et où ce déchet est considéré au même niveau que de la matière première neuve », affirme ce trentenaire à la même source, qui voit les déchetteries comme « les incubateurs des start-up de demain. »
Les tests dans le four solaire avaient débouché sur une série de 300 pièces. La marque, dont les montres se vendent entre 3.500 et près de 5.000 francs, espère atteindre la barre des 600 montres en 2023.
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