2011 : date de son arrêt et du démantèlement des équipements qui le faisait vivre. Quid de son avenir ? Sera-t-il un jour un hôtel de luxe aux multiples étoiles ? Ou poursuivra-t-il sa longue agonie de friche industrielle ? Et si tout cela n’était qu’un rêve ? Ou plutôt un cauchemar duquel chaque protagoniste va s’éveiller… pour amorcer une belle journée, tous ensembles autour du projet ?
La fille du minotier a joué dans les ruelles de la cité avec les autres enfants du quartier. À chat perché ? Aux billes ? Aux osselets ? À cache-cache ? À la marelle ? À leur tour, leurs enfants ont joué ensemble, ceux de Bruno, d’Évelyne, de Jean-François. Ces parents sont restés là, pas loin les uns des autres. Ils ont exercé un métier. Ils ont continué à se fréquenter. De loin en loin. De près en près. Pendant qu’autour d’eux, la vie changeait. Un peu. Beaucoup. Pas du tout. À la folie.
Le moulin de l’île Notre-Dame
C’est un monument. Un de ceux qui ont donné du travail à des familles entières. Un lieu où l’essence de la vie prenait forme en tas de poussières blanches. Le moulin vivait. Son cœur rythmait l’écrasement des grains. Voilà plusieurs siècles déjà qu’il broie. Blé : farine. De ce pain, ils semblent ne plus vouloir manger. Rompu, brisé. Mais quoi ? Ce patrimoine industriel aux portes closent depuis 2011 sombrera-t-il un jour dans l’Oust qui a fait son bonheur et pourrait bien faire son malheur ?
Le pas si lent de l’envie
Tout change. Tout se transforme. Les choses se muent. Les choses se réinventent. Les choses se taisent. Les choses se transforment. Et un jour, ces choses retournons à la poussière. Comme tout un chacun.Comme le moulin ? La modernisation. La mécanisation. Le progrès. Le profit. L’espace. Voilà que les outils du moulin quittent l’île Notre-Dame. Le moulin s’est vidé de sa substance. La porte se ferme sur les souvenirs engrangés. Des souvenirs heureux et d’autres beaucoup moins. Le temps fait son œuvre sur les hommes comme sur les pierres que la main a organisé pour abriter les envies, décennie après décennie. Alors il est temps de bouger. D’admettre qu’il faut se séparer des choses, avant qu’elles ne tombent en poussière, vraiment. Ça fait mal, parfois, de prendre de telles résolutions. Aussi les avancées se font à pas lents. C’est une envie qui n’a pas envie. Un moment entre deux eaux, deux crues, Oust : c’est décidé, 2019, la fille du minotier, devenue elle-même minotière, qui a cédé son activité depuis 10 ans, cherche à vendre.
Art de vivre à la française
Elle rencontre des curieux. Elle croise des rêveurs. Elle tombe sur des farfelus qui l’emmènent pendant des mois dans leur impossible plan, jusqu’à ce mois de mars 2021 où elle croise le chemin de son “contact”, un homme. Il chasse, il quête, il fouine à dessein, pour des investisseurs potentiels. Il est sous le charme. Il tombe en pâmoison. Il est attaché au patrimoine. Il connaît déjà la petite cité de caractère qu’il aime pour cela : son caractère. Devant la typicité du site, il fond. Et cela tombe bien, car il a une mission : trouver un site authentique en Bretagne Sud pour satisfaire à l’envie d’investisseurs. Celle d’implanter dans ce coin du Morbihan, un ensemble hôtelier de luxe, et y faire rayonner l’art de vivre à la française, en conservant au maximum les caractéristiques du site… Cela tombe bien, la fille du minotier n’envisageait pas un instant, voir démolir le moulin où, son père avant elle fut minotier. Car enfin un moulin demeure un lieu chargé d’émotions. De toutes sortes. Sensorielles. Auditives. Mémorielles. Olfactives…
Le début de l’histoire
Avec son “contact”, la fille du minotier visite encore les lieux. Et plus le “contact” s’imprègne et plus il aime. Et plus il visite, et plus il est convaincu de la faisabilité du projet. Les signaux se mettent au vert, les uns après les autres si bien que la décision est prise : la fille du minotier décide d’en parler à celui qu’elle connaît bien, depuis longtemps. D’ailleurs n’ont-ils pas ferraillé ensemble ? N’ont-ils pas défendu les mêmes causes dans un temps pas si éloigné ? N’ont-ils pas la même volonté de faire rayonner la petite cité de caractère, bien au-delà de ses frontières ? Loin, là où les étoiles attirent d’autres étoiles ? La fille du minotier va toquer à la porte de son voisin. De membre d’opposition comme elle, il porte maintenant l’écharpe tricolore. Elle va, sans la moindre hésitation, lui parler de son affaire privée.
Rouge, bleu, vert
Quand les vents vous poussent, quand le rêve devient palpable, n’est-il pas toujours un moment de flottement où les “choses” échappent à leurs porteurs de projets grisés, un peu enivrés qui cherchent encore à être confortés ? En refermant la porte de l’édile sur ses pas, la fille du minotier repart avec une recommandation : surtout ne pas ébruiter l’affaire. Le moulin est classé “bâtiment remarquable” dans le nouveau document d’urbanisme AVAP : les Aires de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine. Créées par la loi Grenelle II en 2010, cet outil de protection a pour vocation de remplacer les ZPPAU et les ZPPAUP : Zones de Protection du Patrimoine architectural, urbain et paysager, et d’intégrer un volet environnemental adapté à la protection du patrimoine bâti, urbain et paysager. Ce n’est pas tout. Pour vivre, faire battre son cœur, le moulin s’est érigé au bord de l’Oust. Et l’Oust aussi vit, au rythme des saisons, le cours d’eau gonfle… déborde… inonde… et pour anticiper les débordements vers les activités humaines, pour se protéger, l’homme a créé le PPRI : le Plan de Prévention des Risques d’Innondations, avec trois couleurs pour qualifier du plus fort au plus faible les risque : rouge, vert, bleu. Le moulin Guéguen est en zone verte, au milieu du gué ? Non soumise à un aléa faible… Mais chut : il ne faut rien dire…
Mais voilà qu’un site diffuse un questionnaire en ligne et dévoile les plans secrets de la fille de minotier ! Et si tout lui avait simplement échappé en voulant bien faire ?
Dossier lauréat
La situation du moulin n’inquiète pas, semble-t-il, le “contact” de la fille du minotier. D’ailleurs, le projet reçoit des soutiens de taille : Atout France qui classe le projet lauréat dans le cadre d’un comité de pilotage, guidé par des instances publiques. Car le financeur derrière le “contact” a les épaules solides et le portefeuille bien garnit pour financer le projet et bien d’autres aménagements connexes afin de donner à l’île Notre-Dame, un beau visage pour qu’elle puisse se mirer en toute quiétude dans le reflet des eaux mouvementées de l’Oust…
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