Un bunker de luxe en cas d’apocalypse : la lubie des milliardaires de la Silicon Valley

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Le dernier succès de Netflix, le film apocalyptique « Le monde après nous », produit par le couple Obama, se termine dans un bunker, construit sous une magnifique maison de style, avec vue sur un New York en feu. Ça tombe bien, le bunker est, dans la vraie vie, la marotte des milliardaires de la planète – surtout ceux de la Silicon Valley. Ce phénomène survivaliste ne date pas d’aujourd’hui mais il prend de l’ampleur au gré de la démesure des nouveaux projets immobiliers de ces élites en quête de refuge « au cas où ».

Selon une longue enquête du magazine américain Wired, le patron de Meta (Facebook), Mark Zuckerberg, est ainsi en train de se faire construire, dans le plus grand secret, un gigantesque complexe dans l’archipel des îles Hawaii, sur des parcelles de terrain acquises progressivement depuis 2014.

La propriété, connue sous le nom de Koolau Ranch, comprendra, selon les documents de planification consultés par Wired, une douzaine de bâtiments, dont deux manoirs, avec au moins 30 chambres et 30 salles de bains, d’un abri souterrain de 5 000 pieds carrés (450m2) avec une porte en métal et béton, disposera de ses propres réserves d’énergie et de nourriture et, si l’on ajoute les prix d’achat des terrains, coûtera plus de 270 millions de dollars. Sans compter les dons accordés par la famille Zuckerberg à une multitude d’associations locales.

Clauses de confidentialité

Ce sera donc l’une des propriétés les plus chères du monde ou même jamais réalisées par une personne privée. « Le seul autre cas de figure est celui des installations militaires sécurisées », explique un responsable local du secteur de la construction, interrogé par le magazine américain. Bien évidemment, le secret le plus total entoure ce chantier et les personnes impliquées ont toutes signé des clauses de confidentialité. Une farouche protection de la vie privée qui ne manque pas d’ironie de la part d’un homme qui doit sa fortune à la commercialisation des données personnelles des autres.

Mais ce que Mark Zuckerberg est en train de faire sur la petite île de Kauai, d’autres milliardaires utilisent leur fortune pour acheter des terrains dans des endroits isolés et jugés sûrs, toujours « au cas où ». Cette année, le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, aurait dépensé près de 150 millions de dollars pour acheter deux manoirs sur l’île d’Indian Creek en Floride. La petite île de Lanai, également aux îles Hawaii, est détenue par le milliardaire Larry Ellison, le fondateur d’Oracle.

Recherche refuge à tout prix

Dans son best-seller « Survival of the Richest », le spécialiste des médias numériques Douglass Rushkoff décrit la genèse de son livre suite à une rencontre avec un groupe de milliardaires qui l’ont bombardé de questions non pas sur le futur numérique mais sur la meilleure façon de construire un bunker pour survivre à l’apocalypse. Et dans son livre l’auteur raconte comment des hommes très riches, des entrepreneurs a priori dotés d’une grande rationalité, peuvent être persuadés qu’ils peuvent survivre à tout grâce à l’argent et à la technologie. Ils appliquent finalement, note Douglass Rushkoff, cité par Wired, « à la civilisation la même stratégie de sortie d’une start-up de la Silicon Valley ».

Chacun sait que la culture même de la Silicon Valley est imprégnée depuis des années de théories transhumanistes ou survivalistes : le club veut sauver le monde tout en se préparant à sa destruction. Une culture prise au sérieux car elle est propagée par ceux là même qui préparent le futur, que ce soit au travers des réseaux sociaux, de la blockchain ou de l’IA.

Une sombre modernité

A ce titre, Sam Altman, brillant cofondateur d’OpenAI qui a conçu ChatGPT, pilier du club ultra select d’Y Combinator, l’accélérateur de toutes les start-ups qui comptent, viré puis rétabli sur fond de querelles autour de l’altruisme efficace, ce courant de pensée qui passionne les universités américaines, est un exemple parfait. Ce dernier, qui affirme avoir un plan pour sauver la planète a cependant très tôt cherché un refuge.

Selon le New Yorker, il a même passé un accord en 2016 avec Peter Thiel, « bad boy » de la Silicon Valley pour soutenir Donald Trump, et accessoirement cofondateur de PayPal, pour qu’il puisse se rendre en jet dans l’une des propriétés de Thiel en Nouvelle-Zélande en cas de problème.

Ce même Peter Thiel avait d’ailleurs désigné, dès les années 2010, la Nouvelle-Zélande comme le meilleur refuge au monde dans un scénario d’effondrement systémique, comme l’apparition d’un virus synthétique, une IA devenue hors de contrôle ou bien, en cas de guerre pour des ressources entre des pays dotés d’armes nucléaires. L’avenir est radieux, promet la Silicon Valley. Ce qui ne l’empêche pas de construire des forts sous les palmiers face aux angoisses du monde moderne, entre catastrophe climatique, décadence de la démocratie et résurgence de la terreur nucléaire.

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