Il sera chef en titre de l’Orchestre du Capitole à partir de septembre 2024. Mais Tarmo Peltokoski donnera un avant-goût de son immense talent dès le samedi 2 décembre, à la Halle aux grains, aux côtés du violoniste Renaud Capuçon.
Il avait ébloui le public, le 21 octobre 2022, lors de son premier concert toulousain à la tête de l’Orchestre du Capitole. Tarmo Peltokoski est de retour samedi 2 décembre à la Halle aux grains dans un programme Wagner, Strauss et Schöenberg, avec pour ce dernier Renaud Capuçon au violon.
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On parle souvent de l’école finlandaise, qui a formé tant de chefs aujourd’hui réputés. Qu’est-ce qui en fait sa particularité ?
La Sibellius Academy n’est pas vraiment une école, plutôt un lieu ouvert qui donne la possibilité à des gens très jeunes d’apprendre la direction d’orchestre. Nous sommes les protégés de Jorma Panula et de son équipe. Il ne parle pas beaucoup, il est plutôt du genre grognon. Il nous invite à des masterclass, il développe notre potentiel. Une confiance mutuelle s’instaure, très solide.
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Pensez-vous qu’il soit fier de ses si brillants élèves, dont vous ?
Je l’espère mais il ne le dira pas, bien que nous soyons régulièrement en contact téléphonique. Il reste très critique sur tout, quelle que soit la réussite de ceux qu’il a formés.
Vous êtes à la tête de plusieurs orchestres en Europe, à Brème, Riga et Rotterdam. Comment articulez-vous votre travail ?
Mon rôle pour chacun est très différent et c’est ce qui est intéressant et me fait progresser. Il n’y a pas de compétition entre ces orchestres. Cela n’a pas grand-chose à voir de jouer du Mozart à Brème et, par exemple, du Chostakovitch à Toulouse. Les cuivres, c’est vraiment la signature de l’Orchestre du Capitole.
C’est-à-dire ?
Il y a à Toulouse une tradition bien établie, une sensibilité très forte aux instruments à vent, très différente de celle des Allemands. Il faut prendre soin de cela. Au-delà de ce seul pupitre, c’est un luxe de pouvoir diriger un orchestre comme le Capitole.
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Vous avez rencontré Tugan Sokhiev au printemps. Comment cela s’est-il passé ?
Il est venu à Helsinki diriger la « 8e symphonie de Bruckner » avec l’Orchestre de la Radio Finlandaise et nous avons dîné à cette occasion. Il est indiscutablement l’un des plus grands chefs au monde pour le répertoire russe. Et il dirige les plus grandes phalanges internationales. J’ai beaucoup à apprendre de lui. Je vais continuer ce qu’il a fait avec le Capitole car son héritage à Toulouse est très important. Mais je le ferai avec mon style, pas de la même façon.
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Samedi, à Toulouse, vous proposerez un programme réunissant Schoenberg, Wagner et Strauss…
Pour Wagner, ce sera une toute petite chose (quatre lieder, NDLR), seulement une dizaine de minutes de musique. Schönberg, élève et admirateur de Mahler, représente le modernisme radical. Je dirigerai aussi pour la première fois « Ainsi parlait Zarathoustra », de Richard Strauss. Ce programme résume la direction que je souhaite prendre, avec un intérêt particulier pour le grand répertoire romantique.
Comment appréhendez-vous « Zarathoustra » ?
J’aime la grande musique. Strauss n’était pas un intellectuel mais il était très fort pour composer des œuvres qui sont souvent difficiles à jouer. La construction de « Zarathoustra » est surprenante. Certes, il y a le début de l’œuvre, très connu du grand public (on l’entend notamment au début de « 2001, l’odyssée de l’espace », de Stanley Kubrick, NDLR) mais la suite n’est pas si familière.
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Vous êtes un passionné de cinéma, notamment celui de votre compatriote Aki Kaurismaki…
L’humour qu’il pratique est complètement finlandais. Son univers est pessimiste et triste. Il fait rire les gens mais ce n’est pas un rire heureux, plutôt quelque chose de mélancolique. A ses débuts (en 1983), il a adapté « Crime et châtiment » de Dostoïevski puis, quelques années plus tard, « Hamlet » de Shakespeare. Mon film préféré de Kaurismaki est l’un de ses plus anciens, « Calamari Union » (1985). C’est totalement absurde et j’adore ça.
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Vous nourrissez également une grande passion pour Andreï Tarkovski…
Je suis très sérieux à propos de cinéma. J’ai découvert son œuvre en DVD et j’aimerais tant revoir ses films dans un cinéma, comme je préfère la musique en concert que sur Spotify. Tarkovski, dont j’aime tout particulièrement « Le miroir » et « Stalker », incarne le cinéma dont je me sens le plus proche.
Ce cinéma sombre et âpre n’est-il pas un truc de vieux ?
J’aime beaucoup Bruckner, pourquoi n’aimerais-je pas Tarkovski ?
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