Sur l’Ecoparc 2 à Heudebouville, à quelques pas du restaurant Hildeboldus, un large bâtiment en cours de finition abrite désormais l’entreprise Cuir du Vaudreuil qui était installée depuis 2004 à Heudreville-sur-Eure. « Nous avons quadruplé notre surface de travail », annonce Thibault Schockert durant la visite des lieux.
Le bâtiment, construit sur une parcelle de 13 500 mètres carrés, dispose d’une surface de 3 400 mètres carrés : « Ce nouvel espace nous permet de développer l’activité de entreprise pour répondre à la demande croissante de nos clients, et d’améliorer la qualité de travail des salariés », poursuit le directeur, soucieux de l’impact environnemental de son entreprise : « 70 % de la toiture est couverte de panneaux photovoltaïques. L’objectif est de produire plus d’électricité qu’on en consomme ».
Les sociétés (entretien, Intertech…) avec lesquelles Cuir du Vaudreuil travaille, sont installées à Heudebouville et les livraisons sont effectuées en région parisienne, soit « à moins de deux heures de route, ce qui limite notre empreinte carbone ».
C’est quoi le luxe ?
Dior, Chanel, Hermès, Cartier, Guerlain, Lancôme… les marques de luxe françaises s’affichent dans le monde entier. Si l’esthétique de leurs produits peut faire débat (chacun ses goûts), leur qualité en revanche ne peut être remise en question.
Pour Thibault Schockert, « le luxe, c’est un savoir-faire haut de gamme, sans concession sur la qualité. C’est l’envie de créer un produit quel que soit son coût ». Au centre de ce savoir-faire : la main de l’homme ; et une matière noble, naturelle et vivante : le cuir.
« Pour faire un sac de luxe en 3 heures, le maroquinier a des années d’expérience derrière lui. C’est l’intelligence de la main qui guide le produit ». Si les machines permettent une réduction des tâches répétitives pour l’artisan, « elle ne remplace pas l’homme, elle l’accompagne. Grâce à la connaissance de son métier, le maroquinier sait régler la machine de manière optimale pour avoir le même rendu qu’à la main ».
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Un atelier de bijoux fantaisie
Façonnier maroquinier pour maisons de luxe depuis 1984, Cuir du Vaudreuil réalise des accessoires en cuir, de la petite maroquinerie (porte-monnaie, portefeuilles…) et de la maroquinerie (sacs à main, sacs week-end…). En 2022, elle a ouvert un atelier de montage de bijoux fantaisie, toujours pour les entreprises de luxe. Un travail minutieux qui requiert l’attention de treize personnes sur les quatre-vingts que compte actuellement Cuir du Vaudreuil.
Nous fabriquons des produits de haute qualité en donnant vie à un dessin
Si les marques demeurent secrètes, Thibault Schockert dévoile le processus de la chaîne entre ses clients et Cuir du Vaudreuil :
Nous recevons les dessins et les cahiers des charges de nos clients. Le service maquettage propose ensuite un prototype qui leur sera présenté.
Lorsque ce prototype est accepté, la phase d’industrialisation démarre : « À ce stade, nous devons mener une réflexion sur notre capacité à refaire la pièce en grande quantité ». L’équipe de production est alors requise pour réaliser les pièces.
Les cuirs sont commandés directement par les clients à leurs propres fournisseurs, mais « toutes les étapes de fabrication sont réalisées dans nos locaux », précise Thibault Schockert rappelant que « Cuir du Vaudreuil n’est pas une entreprise qui a vocation d’être créatrice. Nous fabriquons des produits de haute qualité en donnant vie à un dessin ».
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Trois années de forte croissance
Depuis trois ans, l’entreprise ne cesse de croître : « Cette année, la croissance s’est calmée. Mais durant trois ans, après la sortie de la crise sanitaire, la demande a fortement augmenté », commente le directeur. Pour preuve, il y a deux ans encore, Cuir du Vaudreuil ne réalisait pas de sacs : « Nous avons dû ouvrir notre activité à de nouvelles familles de produits. »
L’entreprise travaille aujourd’hui avec une dizaine de clients dont la plupart sont des marques françaises. Cette année, elle a fabriqué environ 10 000 pièces de maroquinerie et 100 000 accessoires, soit « de gros volumes qui doivent être réalisés dans des délais toujours courts ».
36 nouvelles recrues
Pour répondre à cette demande croissante de ses clients, Cuir du Vaudreuil a investi dans de nouvelles machines plus modernes et plus performantes, et a dû recruter :
Douze personnes sont arrivées le mois dernier et douze autres arriveront en juin, lorsqu’elles auront terminé leur formation.
La formation de maroquinier est portée par le Greta, dispensée à Brionne et financée par la Région Normandie.
À la fin de l’année, douze autres personnes arriveront dans les ateliers de Cuir du Vaudreuil. Au total, trente-six nouvelles recrues auront rejoint l’entreprise en 2024 et « nous verrons quels services auront besoin d’être renforcés en 2025 ». La direction rappelle que « les nouveaux locaux peuvent accueillir jusqu’à 200 personnes » et que « l’entreprise dispose d’une réserve foncière ».
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