On ne se croirait pas dans un hôtel mais dans un musée quand l’on pénètre au Four Seasons de Montréal. D’imposants cubes de marbre parsèment l’entrée de l’immeuble de 18 étages. À l’instar des colonnes de Buren à Paris, ils invitent à la rêverie pour contempler l’immense plafond aux moulures dessinées ainsi que le gigantesque claustra doré. Naturellement, on s’échappe vers un couloir où sont exposés, sous vitrines, des œuvres Inuit issues d’une célèbre galerie montréalaise. Puis ce sont des produits de beauté signés Guerlain et de grands ascenseurs dorés qui attirent l’œil. La couleur est annoncée.
Le hall d’entrée. © DR
Le cabinet parisien Gilles & Boissier et le designer canadien Philip Hazan ont apporté une décoration très chaleureuse à l’établissement cinq étoiles. Velours, gaze de coton, marbres de Carrare, laiton… les matériaux utilisés évoquent un luxe moderne et raffiné. Mais un détail choc et frappe : d’innombrables miroirs épousent les murs pour que le visiteur puisse se contempler… presque tout le temps. Un côté narcissique assumé pour une clientèle jeune et branchée.
Les chambres : 9,5/10
L’art contemporain nous suit jusqu’aux chambres dans lesquelles on découvre une vue à couper le souffle sur Montréal. À gauche, la colline du Mont Royal, à droite, l’immense fresque de 930 mètres carrés qui rend hommage à l’artiste disparu Léonard Cohen. Et un panorama dégagé sur la ville francophone, qui, quand elle disparaît dans la nuit, s’illumine. Une large banquette en velours rose invite à la contemplation du coucher du soleil sur la nature montréalaise. On en oublierait presque les pièces qui sont dotées d’une décoration cosy à souhait qui rappelle que les bars ne sont pas très loin. Des bouteilles de Moët & Chandon ou de Grey Goose sont en effet exposées sur des étagères. Prêtes à être consommées, fraîches, dans le minibar.
Suite avec vue. © Joe Thomas
La salle de bains, extravagante, est couverte de marbre. On s’y sent tellement bien, grâce à son chauffage au sol et ses éclairages tamisés. Il est possible de prendre un bain dans la baignoire signée Victoria + Albert tout en contemplant la vue spectaculaire, tandis que l’on est caché derrière des claustras pivotables. Malin.
Vue sur la fresque de Leonard Cohen. © Joe Thomas
Malgré la proximité avec la bouillonnante rue Crescent, les chambres offrent une surprenante sérénité, grâce aux fenêtres à triple vitrage que l’on peut néanmoins entre-ouvrir.
Le restaurant : 8,5/10
Oubliez les atmosphères coincées des restaurants d’hôtel. Celle du Four Seasons évoque la fête et la décontraction. Un DJ met l’ambiance au milieu des convives qui sont installées sur de larges banquettes, au milieu des plantes. Ambiance Ibiza à Montréal. Une cuisine complètement décloisonnée offre en spectacle une brigade de 30 cuisiniers, dirigée par le Suédois d’origine éthiopienne Marcus Samuelsson. La rigueur est de mise. Il est le plus jeune chef à avoir obtenu trois étoiles de la part du « New York Times » et a reçu de nombreux prix de la Fondation James Beard. Le chef s’inspire des producteurs locaux pour créer des plats qui reflètent à la fois ses racines éthiopiennes, son enfance suédoise et ses nombreux voyages. Tataki de thon, pieuvre grillée, plat de champignons portobello koji caramélisés ou d’aubergines rôties au togarashi… la carte s’inspire de l’un de ses pays préférés : le Japon. Les plats colorés contrastent avec les simples assiettes blanches sur lesquelles ils sont dressés. L’exécution est juste. À cela s’ajoute une carte des vins exceptionnelle. On est conquis.
Le spa : 9,5/10
C’est l’atout phare de l’hôtel. Le Four Seasons peut se targuer d’avoir un partenariat exclusif avec la maison française Guerlain. Sur la rue de la Montagne, se trouve en effet le seul spa Guerlain de tout l’Amérique du Nord. Il abrite huit salles de soins, dont une suite pour les couples, une piscine ainsi qu’une salle de fitness. C’est dans les salles de soins que la magie opère. Lorsque l’on s’allonge sur le matelas chaud de la table de massage, c’est un voyage sensoriel qui débute. L’expérience Guerlain vaut absolument le détour. Après le soin, le bien-être se poursuit dans la salle de relaxation par l’hydrothérapie Kneipp – une promenade sur le sentier de réflexologie pour masser et stimuler les points d’acupression sur la plante des pieds- autour d’un verre de prosecco et de douceurs sucrées. On y retourne ? Evidemment.
Les produits Guerlain utilisés pour les soins. © DR
Ce qu’on aimerait emporter : L’huile de massage Guerlain senteur jasmin.
Ce qu’on regrette : Que la piscine, très jolie soit elle, est un peu petite.
Le spot Instagram : le hall d’entrée avec ses cubes en marbres.
On peut y croiser : Le chanteur belge Stromae ou le rappeur américain J-Cole.
Tarifs : Hors catégorie. À partir de 600 euros la nuit.
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