Sacs de luxe aux enchères à un prix risible: «J’ai failli pleurer»

Après la saisie de ses biens, une Zougoise n’avait plus que ses yeux pour pleurer. Endettée et ne touchant pas un salaire supérieur au minimum vital, la jeune femme de 22 ans s’est fait saisir par l’Office des poursuites de son canton deux sacs à main de luxe des marques Versace et Shopper. Comme elle n’était pas en possession de reçus ou de certificats d’attestation confirmant leur valeur, la mise de départ des enchères a été fixée à 1 fr. symbolique. «On se moque de moi avec ce montant, réagit-elle. C’est juste ridicule, j’ai failli pleurer!» En magasin, ces sacs s’achètent en effet plutôt à 2000 francs.

Mais elle n’était pas au bout de ses peines. Pour une raison inhabituelle et non expliquée, son identité a été publiée sur le site internet du Canton de Zoug. «Je ne trouve pas du tout acceptable que mon nom soit publié au vu et au su de tous», déplore-t-elle.

André Widmer, conseiller en dette chez Triangel à Zoug, a déclaré à Zentralplus que cette situation était extraordinaire. «En six ans de métier, je n’ai jamais vu de saisie d’objets chez un client. La plupart du temps, ils n’ont rien d’utile à mettre en gage.» Ce sont plutôt les saisies sur salaire qui sont la norme. L’employeur ne verse alors à son salarié que le minimum vital, et tout ce qui va au-delà est directement transféré à l’Office des poursuites.

Sans salaire suffisant, la jeune Zougoise a reçu la visite de l’Office des poursuites. Les seules choses de valeur retrouvées chez elle étaient donc probablement les deux sacs à main de luxe, estime l’expert.

Cependant, la jeune Zougoise peut encore espérer que la chance tourne en sa faveur: les enchères se terminant le 15 septembre, il n’est pas exclu que les offres prennent l’ascenseur. Ce jeudi, les mises se montaient à 461 fr. pour le Versace et 326 fr. pour le Shopper Mollerus.