Avec ses 3 644 chambres et suites de luxe réparties dans une tour de 67 niveaux, un casino qui regroupe quelque 1 300 machines à sous et des dizaines de tables de jeux, mais aussi son budget colossal de 3,3 milliards d’euros, c’est l’établissement de tous les superlatifs…
Après l’hôtel de Miami, ouvert en 1954, la société Fontainebleau Development a inauguré un nouvel établissement, mi-décembre : le Fontainebleau Las Vegas. Pour comprendre la dénomination de ces deux hôtels, il faut remonter quelques années avant l’ouverture du Fontainebleau Miami-Beach.
Une visite marquante
« À l’origine, l’hôtel devait s’appeler The Estate, explique-t-on chez Fontainebleau Development. Mais au début des années 50′, l’hôtelier Ben Novack et sa femme Bernice se rendent en France et visitent le château de Fontainebleau… Inspiré par l’idée de sa femme et par le palais emblématique, il va alors apporter une touche de fantaisie française au projet et lui donner son nom. »
Les travaux de ce premier hôtel seront lancés en 1952, avant l’ouverture, en 1954, en présence d’un certain Hubert Pajot… Le maire de Fontainebleau avait été invité à l’inauguration du Fontainebleau Miami-Beach. Il avait d’ailleurs apporté un arbre de la forêt de Fontainebleau pour le planter dans le jardin de l’hôtel… mais le présent avait été saisi à la douane de l’aéroport ! Un arbre sera acheté en catastrophe chez un pépiniériste, orné d’un ruban bleu-blanc-rouge, mais le pot-aux-roses sera découvert par la presse… qui avait vu la camionnette livrer l’arbre de substitution.
« Pour des vacances agréables et saines pour tous les clients du Fontainebleau Miami Beach. Que le soleil réchauffe vos journées et que la lune et les étoiles apportent des soirées heureuses et que vous reveniez encore et encore pour goûter aux plaisirs d’une vie élégante dans le plus célèbre de tous les hôtels »… Une plaque commémorative signée d’Hubert Pajot accueille toujours les visiteurs dans l’établissement de Floride.
Pour l’inauguration du Fontainebleau Las Vegas, de nombreux invités étaient présents et le chanteur Justin Timberlake a proposé une performance. L’actuel maire de Fontainebleau a également été convié. « Aux États-Unis, le nom de Fontainebleau incarne un idéal de faste, de splendeur et d’élégance, comme l’illustre demeure des monarques français, indique Jeffrey Soffer, le PDG de Fontainebleau development dans le courrier. Je me suis toujours efforcé de promouvoir et préserver cet héritage d’excellence sur la scène internationale. » Une occasion, selon lui, de réaffirmer le lien avec le château…
« J’ai décliné l’invitation, car à titre personnel, je trouve que c’est l’hôtel de la démesure, révèle Julien Gondard. C’est bien de voir le nom de Fontainebleau rayonner au niveau international, mais je ne suis pas à l’aise avec cette image-là. »
Une image qui est pourtant utilisée dans l’hôtel puisque dans certaines chambres, on retrouve justement des images du château de Fontainebleau : l’étang aux carpes, l’escalier en fer à cheval ou des vues du jardin… Pour séjourner au Fontainebleau Las Vegas, comptez 206 dollars (un peu moins de 190 €) pour une nuitée dans les chambres les moins chères et jusqu’à plusieurs milliers de dollars pour les suites de prestige, baptisées « Fleur de Lis ».
Prestige et luxe
« L’établissement se présente comme un phare de l’avenir de l’hôtellerie de luxe, promettant la réalisation des vœux et anticipant les désirs avant même qu’ils ne se forment », assure-t-on au sein de l’établissement, qui promet « des logements somptueux, une cuisine exquise et une vie nocturne animée. »
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Cependant, ce projet a bien failli ne jamais voir le jour. Jeffrey Soffer, le président de Fontainebleau Development imagine ce projet au début des années 2000 et lance le chantier un an avant la crise des subprimes, qui va plomber le marché immobilier en 2008… et marquer l’arrêt des travaux pendant des années.
S’ensuivront plusieurs tentatives de relances avant le Covid et Jeffrey Soffer rachètera finalement le bâtiment dont la construction reprend en 2021. Un ultime aléa viendra encore marquer le chantier : un début d’incendie qui sera vite maîtrisé. Et Jeffrey Soffer de conclure : « C’est une nouvelle page de l’histoire du groupe, renouvelant ainsi l’esprit d’innovation, de prestige et de luxe. »
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