VIDEO. Petite main pour les sacs de luxe Hermès, la maroquinière passe à la tête de sa propre marque

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l’essentiel Pendant six ans, Marie-Jeanne Vuillermé a travaillé pour Hermès. D’abord dans le Jura puis dans le Lot. Aujourd’hui, la  » petite main  » du luxe vend sa propre collection. Une revanche sur un milieu aux conditions de travail laborieuses.

Elle a d’abord hésité entre maroquinière ou maître-chien. Autant dire pas grand-chose à voir. D’aussi loin qu’elle se souvienne, Marie-Jeanne Vuillermé appuyait sur les pédales de la machine à coudre de sa grand-mère quand elle traînait dans ses jambes, gamine. Puis, la petite originaire du Jura passait des heures à bricoler dans sa chambre. Dans ce bout de la France industrielle, elle passe de job en job, d’usine en usine. Elle touche à tout tant qu’elle peut faire quelque chose de ses mains :  » J’ai essayé la poterie et le vitrail et puis, un jour, j’ai trouvé mieux « . Mieux, pour elle, c’est un métier manuel.

Car, à 24 ans, un peu par hasard, la Jurassienne débarque à l’école Boudard, à Béthoncourt, dans le Doubs. Elle ne le sait pas mais Marie-Jeanne Vuillermé vient d’arriver chez Hermès. Elle découvre, émerveillée, les gestes, la précision et le détail des petites mains de la maroquinerie. Alors voilà, la petite jurassienne en alternance commence à fabriquer des sacs à main de luxe dans la manufacture de Seloncourt, toujours dans le Doubs. « Mais je retrouve le format usine et je ne m’y plais pas « , se souvient-elle.

Avec son bagage d’expérience, elle débarque dans une maroquinerie de luxe du Lot qui travaille aussi pour la maison Hermès et notamment le modèle Birkin.  » J’y passe quatre ans, j’ai l’impression d’y laisser ma peau. Les conditions de travail sont dures, on est chronométré, le toit se casse la figure », raconte l’artisane. L’envers du décor, loin, bien loin des podiums parisiens. Marie-Jeanne fabrique jusqu’à 7 sacs en même temps pour 900 euros par mois.  » Je pouvais travailler jusqu’à 20 heures sur un sac à main, les finitions sont poussées à l’extrême, c’est l’école de l’exigence  » fait-elle remarquer. Elle rentre les mains abîmées, le moral gâché, les tendons enflammés. C’en est trop pour elle : en 2009, elle s’installe à son compte depuis sa maison de Bélaye. À la tête de  » Marie Janne sellier « , la cadence change, la précision reste.

Ses pièces vendues dans trois boutiques

 » Mon entreprise n’est pas cotée en Bourse. Je passe désormais entre 35 et 40 heures sur certains sacs mais j’ai la liberté de faire ce que je veux, quand je veux « , résume-t-elle. A l’étage, dans son atelier où se trouve aussi sa chambre, Marie-Jeanne Vuillermé choisit ses peaux enroulées à côté du lit. Ici, elle dort cuir. Des cuirs souples, rigides ou souples, irisés ou mats. À son établi, elle « pare » le cuir avec un couteau à désépaissir, coud à la machine ou au fil de lin poissé à la cire d’abeille, soude au filet, ponce les pièces avec un papier rugueux qui lui lime naturellement ses ongles terreux. Elle  » emmène  » le cuir à la force de ses bras. Un travail physique qui lui permet de remporter le bras de fer à tous les coups. D’ailleurs, quand elle serre la main, la créatrice a toujours peur de l’écraser.

Et puis, avec un peu de magie, et après beaucoup d’heures de travail, elle déroule des ribambelles de ceintures, des sacs en bandoulière, des sacs à dos, des portefeuilles et même des étuis à lunettes.  » Les cinq premières années à mon compte sont difficiles. Il faut le temps de se faire un réseau, de faire sa patte. De se faire un nom « , souffle-t-elle. Mais jamais l’idée de faire autre chose ne lui effleure l’esprit. Aujourd’hui, à 48 ans, l’artisane est à un tremplin de sa carrière. En plus de ses pièces vendues chez Fourmillard, à Cahors, elle va proposer des modèles chez Arts envies à Figeac et dans une boutique de Sarlat. Le stock n’est pas encore prêt : Marie-Jeanne le sait, elle va encore passer des heures dans son atelier et des nuits blanches à assouplir son cuir. Le rêve de maître-chien est bien loin derrière elle.

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