Aude : La chapellerie MontCapel veut séduire l’industrie française du luxe

, Aude : La chapellerie MontCapel veut séduire l’industrie française du luxe

Autrefois fleuron de l’industrie audoise, la chapellerie de Montazels a été sauvée de la fermeture par une poignée de bénévoles attachés à ce patrimoine français. En 2024, la SCIC MontCapel et ses 11 salariés veulent relever un nouveau défit : être compétitifs sur le marché français. Pour cela, ils cherchent de nouveaux coopérateurs.

Quel est le point commun entre le Napoléon de Ridley Scott, Christophe Cuxac le maire de Montazels et la chanteuse Lio ? Ils portent tous un chapeau fabriqué et conçu à MontCapel, la dernière usine française de chapeau en feutre.

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Dans de gigantesques entrepôts, une poignée d’ouvriers s’affaire quatre jours par semaine pour fabriquer des tricornes, hauts de forme et autres bérets. De la conception du feutre à partir de laine mérinos, aux opérations de couture, en passant par le cardage, l’enroulage, le feutrage, mais aussi la teinture, le clochage et le ponçage, toutes les étapes se déroulent dans cette usine de Montazels, aux portes de la Haute Vallée.

Un savoir-faire unique en France

« Aujourd’hui, nous sommes les seuls en France à fabriquer la cloche, la base de tout chapeau en feutre de laine », indique Sonia Mielke, présidente de la SCIC. Un « patrimoine exceptionnel » qui a pourtant failli tomber dans l’oubli, au même titre que Formica ou Myrys.

Construite en 1923, ayant embauchée jusqu’à 600 ouvriers, l’usine cesse son activité en 2018 et licencie les neuf ouvriers restant… avant d’être finalement reprise par une poignée de bénévoles, menés par Sonia Mielke. Pour elle, il était « impensable » de laisser couler « ce savoir-faire unique, vieux de 100 ans », ni la plus grande collection de moules à chapeau de France, ni les machines d’un autre temps. Et ce, même si celles-ci leur donnent encore du fil à retordre.

Un savoir-faire unique, transmis aux nouveaux par les anciens.
Un savoir-faire unique, transmis aux nouveaux par les anciens. Indépendant – Indépendant

Ainsi, au début de l’aventure, la SCIC a déboursé 250 000 euros rien que pour réparer les machines, et les bénévoles ont passé plus d’un an à les remettre en fonction, à en comprendre le maniement. « C’est simple, on a sorti notre première cloche en janvier 2021 alors que l’on a repris MontCapel en septembre 2019 », indique Sonia Mielke.

Un fort soutien local

« Ce sont de vieilles dames du début du XXe siècle qui ne sont pas habituées aux cadences et exigences de 2023″, souligne Christophe Cuxac, maire de Montazels, la commune où se trouve l’usine. Ambassadeur par excellence de la chapellerie, chapeau quotidiennement vissé sur la terre, l’élu a dernièrement plaidé pour la cause de MontCapel au conseil communautaire.

Les élus de Montazels, commune où se trouve l'usine, ont eux aussi adopté le couvre-chef.
Les élus de Montazels, commune où se trouve l’usine, ont eux aussi adopté le couvre-chef. Indépendant – Indépendant

Le but : souscrire au capital de la SCIC pour leur permettre de se développer. Ce que l’intercommunalité a fait à hauteur de 150 parts sociales pour un total de 15 000 euros. Et c’est loin d’être la seule : des communes comme Saint-Hilaire, Couiza, Alet-les-Bains, mais aussi des élus comme Frédéric Garrigue, conseiller municipal et communautaire du Limouxin, ont fait de même. Julien Rancoule, député de l’Aude, a quant à lui sollicité à plusieurs reprises le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, pour appuyer le dossier de MontCapel dans le cadre de l’appel d’offres du ministère des Armées pour la fabrication de tricornes interarmées.

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Un soutien bienvenu pour MontCapel qui entend développer son activité malgré les difficultés. « Alors que l’an dernier nous avons eu des résultats exceptionnels, cette année est beaucoup plus difficile, confie la présidente de la SCIC. Nous n’avons pas été assez performants au niveau commercial, certains gros projets n’ont pas abouti… sans compter que nous avons subi l’inflation de plein fouet. » Rien que la facture mensuelle de gaz a augmenté de 133%.

Moderniser l’usine

Alors pour limiter la casse, MontCapel s’adapte. « Les ouvriers ont tous accepté de répartir leurs 35 heures sur 4 jours, ce qui nous permet de ne pas allumer la chaudière du vendredi au dimanche. » Malgré les conditions de travail parfois difficile, l’ambiance est bonne dans la petite équipe. « Les ouvriers savent qu’on veut embaucher davantage, moderniser l’usine et surtout les locaux, mais que pour cela il nous faut du temps et de l’argent. »

Une dizaine de personnes travaillent à l'usine de chapeaux de feutre, avec passion.
Une dizaine de personnes travaillent à l’usine de chapeaux de feutre, avec passion. Indépendant – Indépendant

Surtout, pour 2024 MontCapel veut s’inscrire comme un concurrent sérieux sur le marché du luxe, que ce soit pour les cloches à expédier aux modistes ou comme sous-traitant pour les chapeaux. Pour cela, la SCIC doit au moins atteindre les 420 000 euros de chiffre d’affaires récurent. « On a l’avantage d’avoir une très grande flexibilité, de pouvoir travailler sur de petites quantités, et d’offrir une excellente qualité. On peut réellement faire la différence. » L’appel à coopérateurs est donc lancé.

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