Guerre Hamas-Israël : dans Gaza assiégée, « l’espoir est devenu un luxe

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Dans la bande de Gaza, assiégée et sous le feu des bombardements de l’armée israélienne en riposte à l’attaque sanglante lancée samedi par le Hamas, qui contrôle l’enclave d’une main de fer depuis 2007, les 2,5 millions d’habitants sont dans une situation critique. Coincé avec sa famille dans son appartement, le professeur de français palestinien Ziad Medoukh, auteur du blog Gaza en français, ne dort plus : les bombes qui tombent sur l’enclave densément peuplée de 362 kilomètres carrés le tirent du sommeil dès qu’il s’y abandonne.

« Nous avons beau être habitués à ce type de situation, puisque nous avons déjà vécu les attaques de 2009, 2012, 2014 et 2021, ce qui se passe aujourd’hui est bien pire », témoignait-il mercredi. « On se sent impuissants, on n’a pas d’abri. Personne n’est en sécurité. Chacun attend son sort… L’espoir est devenu un luxe. »

Plus d’eau ni d’électricité

Depuis deux jours, impossible de le joindre : la centrale électrique de Gaza a cessé de fonctionner mercredi après-midi, faute de carburant, et les habitants sont privés d’eau et d’électricité. Seuls ceux qui disposent d’un générateur parviennent à recharger leurs téléphones portables. Mais, dans l’enclave, soumise à un blocus total par Israël depuis samedi, les stocks de carburant, comme ceux de nourriture et de médicaments, s’amenuisent.

« Nous avons des réserves de carburant dans nos entrepôts de Gaza, déplore Lucile Marbeau, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge, mais nous ne pouvons pas nous y rendre, faute de couloir humanitaire sécurisé. Les bombardements sont trop intenses, nos équipes ne peuvent pas se déplacer… Nous avons aussi des vivres que nous pourrions distribuer, du chlore pour purifier l’eau, mais il n’est pas possible d’envoyer quelqu’un les chercher. »

Quatre ambulanciers du Croissant-Rouge ont été tués par un bombardement alors qu’ils secouraient des blessés, et les hôpitaux, qui manquent, eux aussi, de carburant, ne sont pas davantage épargnés. Jointe jeudi, Claire Ha-Duong, responsable adjointe du programme Palestine pour MSF, rapportait que son organisation avait déjà été appelée à l’aide par d’autres structures pour fournir des médicaments et que ses propres stocks diminuaient rapidement.

« Nous sommes impuissants »

Les deux responsables redoutent une situation humanitaire « catastrophique » à Gaza si un corridor humanitaire n’est pas rapidement mis en place. Des centres de dessalinisation de l’eau de mer et de traitement des eaux usées sont en effet à l’arrêt. Sans électricité ni eau, la plupart des magasins fermés, les Gazaouis qui sortent pour se ravitailler doivent faire la queue devant les boulangeries pour acheter un sac de pain.

La Croix-Rouge, qui a déclaré jeudi être en discussion avec le Hamas sur le sort des otages israéliens retenus à Gaza, et dont 15 auraient été tués (les bilans restent provisoires), échange également avec Israël pour tenter de dénouer la situation.

« Nous sommes impuissants, témoigne le journaliste et réalisateur palestinien Iyad Alasttal, créateur de la série Gaza Stories, confiné à Gaza. Mes enfants sont terrorisés et je ne peux pas les rassurer. Quand il y a des raids intensifs, j’ai peur moi aussi. Les enfants posent des questions et nous, les adultes, on ne peut pas leur répondre… J’ai peur qu’ils rasent définitivement Gaza de la carte. Comment allons-nous survivre ? Où allons-nous aller ? »

Milliers de déplacés

Alors que Rafah, le poste-frontière situé au sud du territoire et contrôlé par l’Égypte, a été bombardé plusieurs fois et reste fermé depuis, sont tombés vendredi matin sur l’enclave des tracts enjoignant au million d’habitants de la ville de Gaza et du Nord, les plus proches de la frontière avec Israël, à se réfugier sous 24 heures dans le Sud. Une opération jugée impossible par l’ONU, d’autant que ces déplacés vont venir s’ajouter aux centaines de milliers de personnes déjà sans abri, à la rue ou réfugiées dans les écoles gérées par l’ONU, dont certaines ont été bombardées.

« Ma cousine et sa mère sont à la rue, rapporte depuis Bordeaux le Franco-Palestinien Bassem Daoud. Elles ont à peine eu le temps de prendre un sac qu’une bombe est tombée sur leur appartement. Tout est détruit… Et je n’arrive plus à joindre mes amis. Le Hamas contrôle la ville par la force depuis son élection en 2007, mais on ne peut pas toucher les civils ainsi. Il faut une réaction rapide pour un cessez-le-feu. »

« Moi, je suis professeur de français, soulignait lui aussi mercredi depuis Gaza Ziad Mekhoub. Je prône la résistance par la non-violence et par les manifestations. Des centaines d’enfants sont tués, nos jeunes n’ont pas d’avenir. Il y a des gens qui vivent à Gaza, il y a une société civile, de la culture, nous sommes des êtres humains… Il faut une solution politique à ce conflit. C’est la seule façon de sortir de la violence. Nous sommes dans une prison à ciel ouvert. Nous voulons vivre en paix. »

Un dernier bilan du ministère palestinien de la Santé faisait état de 1 799 personnes mortes dans les bombardements de Gaza, dont environ un tiers d’enfants. En Israël, les attaques du Hamas, déclenchées le 7 octobre, ont fait au moins 1 300 morts en Israël, selon des bilans encore provisoires.


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