La Bourse de Paris reste ancrée dans le rouge avec le recul du luxe

Avec les géants français de l’industrie du luxe parmi les plus fortes baisses du jour, la Bourse de Paris voit rouge ce mardi tandis que la tendance à Wall Street s’annonce à nouveau stable alors que le mois de novembre s’annonce déjà comme un très bon mois pour les actions.

A mi-séance, le Cac 40 perd 0,53% à 7.226,93 euros dans un volume d’affaires de seulement 500 millions d’euros. Sauf énorme rebondissement, l’indice phare devrait connaître en novembre sa meilleure performance mensuelle (quasiment +5% pour le moment) depuis janvier (+9,4%) et Wall Street a enchainé quatre semaines positives, grâce à l’optimisme des opérateurs sur un assouplissement monétaire des banques centrales en 2024.

Que ce soit pour la Réserve fédérale, la Banque centrale européenne ou la Banque d’Angleterre, le cycle de resserrement monétaire a déjà touché au but, aux yeux des investisseurs, qui s’interrogent maintenant sur la durée de cette politique restrictive et sur le timing des premières baisses de taux. Pourtant, les responsables des banques centrales ne cessent d’appeler à la prudence. Encore aujourd’hui, Joachim Nagel, président de la Bundesbank, a affirmé qu’il « serait prématuré d’abaisser les taux prochainement ou de spéculer sur une pareille mesure ».

Le S&P 500 a grimpé de plus de 8% en novembre, l’une de ses meilleurs pour ce mois depuis le début des relevés, mais ces derniers jours, l’indice de référence de Wall Street stagne et il n’est pas le seul.

L’attentisme domine des deux côtés de l’Atlantique car c’est seulement jeudi que le marché prendra le pouls de l’évolution des prix en Europe, avec les prix à la consommation, et aux Etats-Unis, avec l’indice PCE, que la Fed surveille très étroitement et attendu en version « core » à +3,5% sur un an, ce qui serait son rythme de croissance le plus lent depuis avril 2021.

Après la modeste amélioration des indices de confiance des ménages en France et en Allemagne, le marché va s’enquérir du moral du consommateur américain. L’indice de l’organisation patronale du Conference Board sera publié à 16 heures et, selon le consensus Bloomberg, il devrait s’être dégradé à 101 points contre 102,6 en octobre. Toujours aux Etats-Unis, l’indice S&P Case Schiller des prix des logements en septembre sortira à 15 heures et plusieurs responsables de la Fed prendront la parole dont le président de l’antenne de Chicago, Austan Goolsbee, et les gouverneurs Christopher Waller et Michelle Bowman.

Les valeurs du luxe à la peine

Aux valeurs, Kering perd 2,9%, LVMH recule de 2,6% et Hermès de 1,7%. Si Citi et HSBC ont réduit leur objectif de cours sur le leader mondial du luxe, de 825 à 802 euros pour le premier et de 900 à 880 euros pour le second, le repli de la Bourse à Hong Kong (-1%), important marché pour l’industrie, n’est sans doute pas étranger à la mauvaise passe que traversent les valeurs françaises. « Les données économiques récentes en Chine restent relativement faibles et ne cadrent pas avec la politique à venir de la Fed », fait valoir Li Yanzheng, gestionnaire de fonds chez Fortune & Royal Asset.

Parmi les autres plus fortes baisses du jour, on retrouve Pernod Ricard (-2,9%) et Worldline (-1,5%).

Atos perd 5% après l’abaissement par S&P Global Ratings de sa note de crédit de « BB » à « BB- », estimant que le risque de liquidité du groupe de services numériques augmentait. Atos avait déjà chuté de plus de 10% lundi après des informations de BFM-TV selon lesquelles l’entreprise est entrée dans le « dur des négociations » avec Daniel Kretinsky pour revoir les termes de la vente de ses activités historiques.

Ubisoft recule de 8,7%. L’éditeur de jeux vidéo a annoncé avoir réalisé avec succès le placement d’obligations à option de conversion et/ou d’échange en actions nouvelles ou existantes (Oceane) à échéance 2031 par voie d’offre publique destinée à des investisseurs qualifiés, pour un monant nominal de 494,5 millions d’euros.