Le luxe anime le marché primaire obligataire

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Le marché obligataire en euros pour les entreprises a devancé sa rentrée. Après une période estivale calme en termes d’émissions, celui-ci a repris en force la semaine passée avec un montant record d’opérations pour un mois d’août. Dans l’environnement de taux actuel, qui reste très volatil, les directions financières des entreprises profitent de la moindre fenêtre d’émission favorable. La détente sur les taux la semaine passée, après un mois d’août chahuté, a entretenu un regain d’appétit pour le risque, ouvrant la voie au marché primaire.

En une semaine, le marché euro a accueilli près de 19 milliards d’euros de nouvelles émissions, portant à près de 21 milliards le montant émis le mois dernier, égalant les transactions réalisées en août 2019, qui était un record, selon les données compilées par les stratégistes de Société Générale CIB. Cela porte à plus de 205 milliards d’euros les émissions réalisées par des émetteurs investment grade (IG) sur le marché euro, soit 37 milliards de plus que l’an dernier à la même époque. «Le marché des nouvelles émissions a connu une très forte activité la semaine dernière, relève Juan Valencia, stratégiste chez SG CIB. En seulement trois jours, nous avons eu presque 26 milliards d’euros sur l’ensemble des marchés (y compris les émissions financières, ndlr), ce qui en fait la troisième meilleure semaine de l’année. Nous pensons que l’activité va rester soutenue

Malgré cette offre importante, la demande reste soutenue avec des carnets d’ordres dépassant la plupart du temps deux fois, et allant jusqu’à sept fois dans certains cas. Ces émissions ont concerné des maturités courtes et longues (jusqu’à 20 ans), des obligations conventionnelles, mais aussi hybrides, ainsi que des obligations vertes, autre signe de l’appétit des investisseurs qui sont surtout attirés par les rendements proposés (autour de 4% et jusqu’à 7% dans le cas des souches subordonnées). Et des primes d’émission autour de 20 points de base en moyenne. «On constate que les primes des nouvelles émissions ont été légèrement moins volatiles qu’au cours des mois précédents. La semaine dernière a vu les volumes les plus importants en IG cette année, sans avoir un impact majeur sur les primes ou les ‘spreads’ sur le marché secondaire», poursuit le stratégiste de SG CIB. Dans le cas de la transaction en quatre tranches réalisée par Engie (de 4 ans à 19 ans, dont un green bond), ces primes ont été supérieures à 20 pb sauf pour la souche à 7 ans, qui a offert la prime la plus faible (18 pb selon Bloomberg) avec le carnet d’ordres le moins important.

Fenêtre d’opportunité

Mais, comme en Bourse, le secteur star la semaine passée sur le marché primaire obligataire a été le luxe. LVMH et Kering sont de nouveau venus se financer sur l’obligataire, pour la deuxième fois cette année. Kering, qui est noté A par S&P, a émis 3,8 milliards d’euros en quatre tranches, en partie pour financer l’acquisition de Creed (3,5 milliards d’euros) avec des maturités de 2 ans, 4 ans, 8 ans et 12 ans, et des rendements de 3,8%, 3,64%, 3,74% et 3,95% respectivement. De son côté, LVMH a émis 2,5 milliards d’euros pour le financement de ses besoins généraux, à échéance 6 ans et 10 ans. Ces obligations ont été émises avec les rendements les plus bas la semaine passée (3,25% et 3,5% respectivement), le numéro un mondial du luxe bénéficiant de sa notation AA- chez S&P et A1 chez Moody’s. Les spreads à l’émission sont plus faibles que ceux de Kering. LVMH avait réussi à émettre en avril une obligation à court terme avec un spread négatif.

Toutefois, les deux groupes de luxe, comme la plupart des émetteurs sur le marché, ont vu leur coût de financement encore augmenter. Ainsi, Kering avait placé une obligation à 10 ans en février avec un coupon de 3,375%, contre 3,625% la semaine passée à 8 ans. Du fait de l’inversion de la courbe, LVMH émet aujourd’hui à long terme sur la base de rendements quasi équivalents que ceux à court terme. La moindre fenêtre d’opportunité est mise à profit par ces émetteurs.

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