Les marchés boursiers européens ont progressé jeudi, aidés par les marques de luxe après que la Chine a assoupli certaines restrictions liées à la pandémie, tandis que le dollar a reculé avant les données sur l’inflation américaine qui pourraient influencer la politique de la Réserve fédérale.
Les économistes interrogés par Reuters s’attendent à ce que la hausse des prix à la consommation aux Etats-Unis en juillet augmente légèrement pour atteindre 3,3% en rythme annuel, tandis que le taux de base, qui exclut les segments volatils de l’alimentation et de l’énergie, devrait augmenter de 0,2% en juillet, pour un gain annuel de 4,8%.
« Nous allons assister à notre première hausse de l’inflation globale après 12 mois consécutifs de baisse des prix », a déclaré Ben Laidler, stratège des marchés mondiaux chez eToro.
« Il s’agira d’un test pour la théorie de la boucle d’or qui a soutenu le rallye, à savoir que l’inflation diminuera et permettra une baisse des taux d’intérêt », a ajouté M. Laidler.
Les marchés estiment à plus de 50 % la probabilité que la Fed n’augmente plus ses taux d’intérêt cette année, selon l’outil FedWatch du CME, alors que l’inflation ralentit et que la perspective d’un atterrissage en douceur s’accroît.
L’indice de référence paneuropéen STOXX 600 a augmenté de 0,6 % dans les premiers échanges européens, soutenu par des gains dans le secteur du luxe après que la Chine a levé l’interdiction des voyages de groupe aux États-Unis et sur d’autres marchés clés.
Parmi les gagnants figure LVMH, qui a progressé de 2 %.
Le CAC 40 français – qui a une forte pondération de noms de luxe – a surperformé en Europe, augmentant de 1,1 %, tandis que le DAX allemand a gagné 0,5 % et que le FTSE 100 britannique n’a augmenté que de 0,1 %, sous l’effet d’un certain nombre de sociétés à grande capitalisation qui ont cessé de distribuer des dividendes.
LES FAIBLESSES DE LA CHINE
Les actions asiatiques sont restées proches de leur plus bas niveau en deux semaines, toujours sous le coup de la déflation en Chine et de l’annonce de l’interdiction par les Etats-Unis des investissements en Chine dans des technologies sensibles telles que les puces électroniques.
L’indice MSCI le plus large des actions de la région Asie-Pacifique en dehors du Japon était en baisse de 0,1 % et semblait prêt à enregistrer une deuxième semaine consécutive de pertes. Un sous-indice technologique est tombé à son plus bas niveau depuis plus de deux mois.
Les données chinoises de mercredi ont montré une déflation au niveau des prix à la consommation et de nouvelles baisses des prix à l’usine en juillet, exacerbant les inquiétudes quant à la nature de la reprise post-pandémique qui ne cesse de s’essouffler.
La Chine est la première économie du G20 à signaler une baisse des prix à la consommation en glissement annuel depuis la dernière lecture négative de l’IPC global du Japon en août 2021.
Cela souligne « la nécessité d’un soutien budgétaire plus important, si Pékin veut éviter la perspective d’un piège déflationniste », a déclaré Rodrigo Catril, stratège principal en matière de devises à la National Australia Bank.
Sur les marchés des devises, l’indice du dollar, qui mesure la monnaie américaine par rapport à six autres devises, a baissé de 0,3 %. Le yen japonais s’est affaibli pour atteindre son plus bas niveau en un mois, à 144,135 pour un dollar, se rapprochant ainsi du niveau psychologiquement clé de 145.
Entre-temps, le rendement des bons du Trésor à 10 ans a peu changé à 4,0127%, après avoir baissé mercredi suite à une vente aux enchères de bons à 10 ans bien accueillie, les marchés étant nerveux en raison d’une offre importante d’obligations au cours du trimestre à venir.
Les marchés sont nerveux en raison de l’offre importante d’obligations au cours du prochain trimestre. « Nous avons 1 000 milliards de dollars à émettre au cours des trois prochains mois », a déclaré M. Laidler d’eToro.
« Tout signe indiquant que les marchés l’absorbent bien, ce dont nous avons eu les premiers signes hier, sera très bien perçu.
Les stratèges obligataires interrogés par Reuters s’attendent à ce que les rendements du Trésor américain baissent au cours des prochains mois, la prévision médiane pour le rendement des bons du Trésor à 10 ans étant de 3,60 % dans six mois.
Les prix du pétrole ont atteint leur plus haut niveau depuis novembre 2022, continuant à bénéficier de l’extension des réductions de production par l’Arabie saoudite et la Russie.
Le brut américain était en hausse de 0,3 % à 84,61 dollars le baril et le Brent était à 87,82 dollars, en hausse de 0,3 % sur la journée.
Les regards étaient également tournés vers les prix du gaz en Europe, qui ont bondi de 35 % mercredi, atteignant leur plus haut niveau depuis le 15 juin, après que des informations sur d’éventuelles grèves dans les installations de gaz naturel liquéfié (GNL) australiennes aient suscité des inquiétudes quant aux cargaisons acheminées vers l’Asie.
Jeudi, le contrat néerlandais du premier mois était en baisse de 12 %, à 37 euros par mégawattheure, réduisant de moitié le gain de la veille.
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