D’une prison dans les murs du Sénat à des squelettes volés en pleine nuit en passant par de menus avantages, le Palais du Luxembourg a la culture du secret. À l’occasion des élections sénatoriales, BFMTV.com vous plonge dans ses arcanes.
Le Sénat qui renouvelle près de la moitié de ces élus ce dimanche aime jouer la carte de la discrétion. Il faut dire que le Palais du Luxembourg, construit en 1615 et officiellement institution politique depuis le 18ème siècle, réserve quelques surprises et une histoire agitée.
• Un fauteuil sur mesure
Chaque sénateur qui fait son entrée au Palais du Luxembourg voit son tour de taille mesuré par un fonctionnaire du Sénat. Le but: pouvoir sélectionner la taille du siège qui l’accueillera dans l’hémicycle. Trois tailles sont disponibles suivant la corpulence de l’élu.
« À l’Assemblée nationale, vous êtes vraiment mal assis. Là, c’est très confortable, très adapté », nous confie un élu qui a été à la fois député puis sénateur.
• Un coiffeur à domicile
Entre autres avantages comme un restaurant pour les sénateurs -qui paient leur menu à un tarif spécial- et l’affranchissement gratuit du courrier, les sénateurs ont leur propre salon de coiffure au sous-sol du bâtiment principal.
Accessibles à tous ceux qui ont un jour siégé au Sénat, certains y ont gardé leurs habitudes à l’instar de Jean-Luc Mélenchon qui a fréquenté l’adresse, caché derrière de lourds rideaux rouge, des années après son départ du Palais du Luxembourg en 2010.
• Une prison dans les murs du Sénat
Réputé pour ses débats feutrés -qui ont cependant tourné au vinaigre pendant la réforme des retraites-, le Sénat a accueilli entre ses murs une prison en 1899.
En pleine bataille entre monarchistes, républicains et nationalistes Paul Déroulède, le fondateur de la ligue des Patriotes et très proche du général Boulanger, est arrêté. Pour celui qui a fomenté un coup d’État, l’administration cherche une cellule discrète le temps d’organiser son procès.
Direction donc la bibliothèque du Sénat où des cachots spéciaux sont construits dans les murs pour accueillir sa détention et celles de ses proches. Très confortables, ces cachots sont dotés de tenture couleur vert olive, d’un lit en fer blanc laqué et d’un fauteuil rembourré de crin.
Paul Déroulède est condamné à dix ans de bannissement dans les murs de l’hémicycle, avant d’être finalement gracié quelques années plus tard.
• Un drapeau nazi et un buste d’Hitler dans les caves
Dans les années 30 et en pleine montée des tensions avec l’Allemagne, l’État décide de construire un bunker dans les caves du Sénat. L’objectif: protéger les parlementaires en cas de bombardement de Paris.
Pendant l’occupation, la Luftwaffe, l’armée de l’air allemande, prend ses aises au Palais du Luxembourg tout en ne manquant pas de dégrader considérablement les lieux pendant les combats pour la Libération de Paris.
Un inventaire d’objets laissés par les Allemands a lieu dans les années qui suivent, entre masques à gaz, vélos pour faire tourner un système d’aération de fortune et tables d’écoliers siglées d’un aigle du IIIème Reich. Mais en 2019, Le Monde révèle que les caves du Sénat accueillent toujours un buste d’Hitler et un drapeau nazi, au grand dam de l’administration qui nie dans un premier temps la situation, avant de la reconnaître.
Dix jours plus tard, Gérard Larcher promet « un recensement » des objets liés à la seconde guerre mondiale contenus entre les murs du Palais du Luxembourg, assurant vouloir les donner aux Musées des Armées ou de la Libération de Paris. Depuis, plus de nouvelles. Contacté par BFMTV.com, le Sénat n’a pas répondu à nos demandes sur la suite de cette procédure.
• Des squelettes volés en pleine nuit
Construit sur les vestiges de Lutèce, le Sénat et surtout ses sous-sols regorgent de découvertes archéologiques. En 1963, deux squelettes sont découverts, soupçonnés d’être les plus anciens jamais retrouvés de toute la capitale. De quoi pousser l’institution à vouloir lancer la construction d’un édifice vitré pour exposer ces trouvailles au grand public.
Mais deux ans plus tard plus tard, le projet s’écroule. L’un des crânes est retrouvé en miettes, l’autre a disparu -en dépit d’une palissade de plusieurs mètres pour les protéger.
Quelques mois plus tard et face aux réticences de la ville de Paris pour payer l’exposition des squelettes, l’un des archéologues du chantier décide de les ramener de nuit chez lui, sans prévenir le Sénat. Près de 5 décennies plus tard, ils sont retrouvés à la faveur d’un inventaire dans le département d’histoire de l’architecture et d’archéologie de Paris.
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