Les spécialistes du 4×4 que sont Land Rover, Jeep, Toyota, Nissan et Ineos ne l’ont pas vu venir. Après avoir été présenté en début d’année à Shanghai, le YangWang U8 a fait sa première apparition internationale à Tokyo en dévoilant plus précisément ses caractéristiques et en annonçant un prix… astronomique. Mais il est à la hauteur des prestations très relevées de ce U8 qui affiche le label YangWang de BYD. YangWang est à BYD ce que Lexus est à Toyota. Bref, dans son exécution la plus achevée, il vise plus le Range Rover que le Land Rover.
Mais, ce qui est un fait majeur à souligner, il innove dans un domaine où ses prédécesseurs et exemples à suivre ne se sont guère aventurés. Commercialisé en Chine dans la seule version Premium à partir de 1 089 000 yuans, soit un peu plus de 140 000 euros, il crève les plafonds de la voiture chinoise la plus chère hors supercars. Une version plus corvéable et orientée 4×4, le Off Road Master, est également prévue. On imagine mal qu’ils soient vendus en Europe à moins de 180 000 euros pour le Premium mais en France, il devrait sans doute subir le prochain malus au poids, malgré sa traction électrique.
En effet, en dépit de ses quatre moteurs électriques fournissant la bagatelle de 880 kW (1 197 ch) et 1 280 Nm de couple, il conserve un moteur 2 litres turbo qui sert de prolongateur d’autonomie pour recharger sa batterie LFP de 49,05 kWh, finalement modeste. BYD annonce pour son U8 180 km d’autonomie seulement en tout électrique avant que le générateur ne prenne le relais pour la recharger.
Pragmatique donc, car c’est bien suffisant pour sortir des mégalopoles chinoises en zéro émission avant de poursuivre à la campagne en alimentation thermique. Voilà pour la motorisation de ce salon roulant à la finition exemplaire qui peut mener ses passagers choyés… en bateau.
Poids lourd flottant
Car le U8 flotte et ne rechigne pas à aller gambader dans l’eau en dépit de ses cotes titanesques : 5,32 m de long, 2,05 m de large, 1,93 m de haut et… 3 985 kg. En France, cela ferait tiquer en dépassant les 3,5 t des véhicules légers et en exposant à la redoutable taxe au poids, justifiée on l’a dit par la présence du moteur thermique mais cela se plaide. Capable de flotter 30 minutes comme on peut le voir ici en vidéo et d’avancer à 3 km/h pour traverser un fleuve par exemple sans faire de détour pour rejoindre un pont, le U8 en regagnant la terre ferme innove carrément en pivotant sur place.
En effet, en faisant tourner les roues côté droit dans un sens et côté gauche en sens opposé, il tourne sur place, ce qui peut s’avérer très précieux en 4×4, encore plus en raison de son gabarit. La vidéo sur YouTube témoigne quand même d’un effet de ripage peu apprécié en général par la mécanique, mais il évolue sur une surface dure qui ne permet pas un léger glissement comme la terre, le sable ou la boue. Dans ces conditions, il peut encore tabler sur sa suspension pneumatique qui joue sur un débattement de 15 cm pour faire varier sa garde au sol.
Ces évolutions seront visibles et contrôlées depuis un écran central de 12,8 pouces qui est encadré par deux écrans de 23,6 pouces pour le conducteur et le passager. Un affichage tête haute à réalité augmentée de 70 pouces joue les cinéramas tandis que trois autres écrans viennent divertir les passagers arrière. Le YangWang U8 ne sera pas accueilli à bras ouverts en Occident, mais les pays du Golfe notamment devraient lui dérouler le tapis rouge au grand dam des marques de 4×4 historiques.
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