Textiles uniques et précieux, créés sous une épaisse succession de nœuds et entièrement réalisés à la main, c’est ce que propose depuis plus de dix ans Laurentine Périlhou. Avec sa technique du macramé, la créatrice ariégeoise a réussi à convaincre les maisons de luxe.
Sur un fond de musique accompagnant leurs mouvements délicats, les petites mains s’affairent dans l’atelier, ce jeudi 22 juin. C’est dans ce grand bâtiment en bois situé au fin fond de l’Ariège, que Laurentine Périlhou, originaire de Lavelanet, et ses deux salariés, tissent des joailleries, sacs à main ou encore de la décoration intérieure.
Depuis 15 ans, la créatrice a choisi de s’orienter vers le macramé, soit un tissage de la main, sans aiguille, crochet ou machine, pour former une succession de nœuds et donner ainsi naissance à des textiles en 2D ou 3D. Une technique qu’elle met principalement au service des maisons de luxe.
Il y a tout juste deux ans, après plus de dix années de dur labeur dans la capitale parisienne, Laurentine Périlhou a eu besoin de revenir sur ses terres ariégeoises, à Limbrassac. « Ça me semblait important de pouvoir proposer ce cadre-là à ma famille, celui dans lequel j’ai grandi « , glisse-t-elle.
Dépoussiéré le savoir-faire du macramé
Des étoiles plein les yeux et bercée par le chant des oiseaux, la créatrice de 37 ans se remémore d’ailleurs ses premiers pas avec l’un des plus grands créateurs, Jean-Paul Gaultier. C’est à l’occasion d’un salon professionnel international, après avoir remporté un concours organisé par les Ateliers d’Art de France, que l’équipe du célèbre couturier la repère. La jeune femme avait lancé sa marque de bijoux haut de gamme, LauClem, associant pierres fines et macramé.
Sa collaboration avec le créateur démarre en 2012. Elle doit alors confectionner une collection de bijoux pour le prêt à porter. Ravis de ce travail en commun, ils renouvellent l’expérience, la même année, pour le défilé printemps été. Cette fois Laurentine Périlhou propose une collection pour la haute couture.
À partir de là, tout s’enchaîne pour la jeune femme qui n’a alors que 25 ans. Loewe, Lanvin, Dior ou encore Hermès, ses collaborations avec le monde du luxe se multiplient. « On n’avait pas vraiment dépoussiéré ce savoir-faire du macramé et l’idée c’était vraiment d’amener un côté plus précieux et plus sophistiqué », explique-t-elle. Elle crée ainsi plus de 200 échantillons en macramé pour proposer à ses partenaires de luxe, des œuvres uniques.
Pourtant ce métier, loin d’être un rêve d’enfant, s’est imposé à elle un peu par hasard. « J’ai un parcours complètement atypique. Je n’ai pas de formation classique dans une école d’art textile », avoue-t-elle, avant de poursuivre : » Même si j’avais fait un parcours classique, ce n’est pas une technique que l’on apprend dans les écoles comme le tissage ou la broderie. Je ne suis même pas sûre que ce soit enseigner un jour « .
Car cette technique si spéciale justement, elle l’a découverte à la fin de sa licence en histoire de l’art, lorsqu’elle voyageait en Amérique Latine avec son compagnon. « Au Chili, nous avons rencontré un artisan qui nous a enseigné les techniques de base du bracelet brésilien », indique-t-elle. Ce fut alors une révélation.
Mêler sa technique à celle d’autres artisans
Désormais, sa maîtrise parfaite du macramé lui permet aussi d’innover en collaborant avec d’autres métiers d’art et artisans tels que des céramistes ou une viannière-osiéricultrice comme Audrey, avec qui elle partage un bout de son atelier. Ensemble, elles ont participé au salon « Révélations » qui a eu lieu la semaine dernière à Paris. L’occasion de mixer vannerie et macramé avec « une vision plus actuelle et contemporaine de ces deux techniques ».
Loin de s’arrêter en si bon chemin, d’autres projets devraient voir le jour en début d’année prochaine avec une grande maison de spiritueux pour de la décoration intérieure. « Pour la première fois on me demande vraiment une proposition artistique personnelle. C’est à la fois perturbant et très excitant. On est souvent axé sur le côté très technique du macramé, mais là ce sera juste un médium par lequel je vais exprimer mon émotion, mon ressenti », dévoile la créatrice méticuleuse, qui aime prendre le temps de concevoir. « Pour la haute couture, il faut que ce soit fait pour hier, tandis que pour l’architecture d’intérieure, c’est plus long dans le temps avec des projets qui ne voient pas le jour avant plusieurs années. »
Et quand on lui demande ce qui l’inspire le plus, la créatrice n’hésite pas longtemps : » Le végétal ! Je crois que le fait d’être revenu ici ça a vraiment été bénéfique pour ma création. Je suis assez sensible à l’environnement », expose-t-elle. Si tout se passe comme prévu elle souhaiterait, à terme, composer une équipe de cinq personnes qui puisse vivre pleinement de ce métier. « C’est ambitieux car ce n’est pas une technique qui peut s’industrialiser et devenir automatique. Ça restera un atelier artisanal et ça, j’y tiens vraiment ! « , appuie-t-elle.
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