Il a été cargo puis yacht et permet désormais à tout un chacun d’embarquer à son bord : le Belem, trois-mâts français de 127 ans, est l’un des chouchous de l’Armada. Et a une riche histoire. On vous emmène à son bord.
Quand on a plus de 100 ans, forcément, on a vécu plusieurs vies. Cargo devenu yacht puis laissé à l’abandon, le Belem, qui a fêté ses 127 ans pendant l’Armada de Rouen 2023, fait partie de ceux-là. Aujourd’hui tout un chacun peut embarquer à son bord pour naviguer.
Le salon du commandant refait à l’identique
Construit en 1896 à Nantes, ce trois-mâts classé monument historique en 1984 avait pour vocation première de transporter du cacao pour le compte de meuniers. « Il n’y avait pas de pont supérieur à l’origine. Il y avait une grande cale, remplie de cacao », décrit Thomas Perrin, lieutenant de navigation, officier de quart.
Puis, le bateau a été racheté en 1914 par le duc de Westminster, qui l’a transformé en yacht. C’était alors l’un des plus grands de l’époque. Il en reste plusieurs témoignages. Comme le petit roof, cette salle toute en boiserie qui servait de fumoir.
C’est aussi à cette époque que le salon du commandant a vu le jour. Mais aujourd’hui, plus rien n’est d’époque ici. La pièce a été « refaite en 1980 à partir de photos d’époque », poursuit Thomas Perrin.
Un miraculé
Dans ce salon, une assiette est encadrée. Il s’agit d’un vestige d’un épisode dramatique. En 1902, l’éruption de la montagne Pelée en Martinique a fait près de 30 000 victimes. Le Belem, qui n’avait pas pu accéder à la rade de Saint-Pierre, y a échappé par miracle. L’assiette porte les stigmates de la catastrophe et rappelle que le voilier est un miraculé. Il a en effet également été victime d’un incendie lors de son premier voyage au Brésil.
En 1921, la famille Guiness est devenue propriétaire du navire, qui lui a fait faire le tour du monde. Puis, après la Seconde Guerre mondiale, en 1951, la fondation italienne Cini en a fait un navire-école pour les orphelins de la Marine italienne et les élèves officiers des écoles de marine marchande italienne. Mais cette époque aussi a passé… Le Belem a été laissé « à l’abandon à Venise », jusqu’à ce que la Caisse d’Épargne, par le biais de sa fondation, le rachète : un énorme chantier de rénovation a débuté.
Le transport de la flamme olympique
Le trois-mâts a pu reprendre la mer en 1985. Sa nouvelle vocation : être navire-école civil. Les 16 membres d’équipage partagent ainsi leur savoir-faire précieux. Comme celui du bosco, le matelot le plus expérimenté, qui entrepose dans son atelier tout le nécessaire à l’entretien du navire. Un entretien et des réparations qui se font encore comme il y a une centaine d’années.
Plusieurs traversées sont prévues chaque année. Mais pour un événement majeur, il n’y aura pas de stagiaires à bord : en 2024, à l’occasion des Jeux olympiques de Paris, le Belem va transporter la flamme olympique d’Athènes à Marseille. Une nouvelle page marquante de son histoire va donc s’écrire.
Un voyage immersif
« Tout le monde peut embarquer à bord du Belem, aucune compétence maritime n’est requise », invite l’officier de quart Thomas Perrin. Un maximum de 48 passagers peuvent ainsi vivre à bord pour un stage de trois à sept jours (compter environ 200 € par jour). « Ils sont totalement incorporés dans le fonctionnement du navire. »
Les apprentis matelots sont encadrés par les 16 membres d’équipage, marins professionnels issus de la marine marchande. « Il y a des passionnés mais aussi des gens qui n’ont jamais fait ça », relate le lieutenant de navigation. Cette période passée sur le navire-école civil ne délivre ni diplôme, ni qualification, mais elle crée parfois des vocations. Des stagiaires sont ainsi devenus marins professionnels.
Le Belem accueille aussi des jeunes d’écoles de milieux défavorisés. Ils découvrent ainsi un univers qui leur est très souvent totalement inconnu.
Fiche technique
Nationalité : française
Port d’attache : Nantes
Longueur hors tout : 58 m
Largeur au maître bau : 58 m
Vitesse maximale au moteur par belle mer : 9,2 nœuds (soit environ 17 km/h)
Nombre de voiles : 22, qui représentent 1 200 m²
Hauteur : 34 mètres pour le grand mât
Où le trouver : rive droite, près du pont Flaubert
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